1886, La Bourse du travail, Un organisme de placement.
Mettre à la disposition des travailleurs un ensemble de services :
bureaux de placement, caisses de chômage et d’accident, enseignement professionnel, tel est le but de la Bourse du Travail.
Le projet adopté par le Conseil municipal de Paris en 1886 vise à soustraire les travailleurs à l’emprise des employeurs et de l’État. « Il faut monopoliser tout service relatif à l’amélioration du sort de la classe ouvrière et créer un Etat dans l’Etat. » – Pelloutier –
Plusieurs autres bourses sont créées simultanément dans plusieurs villes de province : Nîmes, Marseille, Saint-Etienne, Bordeaux, Lyon. Elles se développeront jusqu’à la guerre de 1914. Après, leur rôle s’affaiblira, celui des syndicats tendant à s’affirmer.
1895, fondation de la CGT
La défense des intérêts moraux et matériels, économiques et professionnels.
« Entre les divers syndicats et groupements professionnels des deux sexes existant en France et dans les colonies, il est créé une organisation unitaire et collective qui prend pour titre : Confédération Générale du Travail : C.G.T.
La confédération a pour but : « le groupement des salariés pour la défense de leurs intérêts moraux et matériels, économiques et professionnels .. en dehors de toute école politique.
La charte d’Amiens affirme l’autonomie syndicale à l’égard des partis politiques et oriente rigoureusement la C.G.T. vers le syndicalisme révolutionnaire ; les moyens d’action : grève générale, action directe (même sabotage et boycott) pour parvenir à « l’expropriation capitaliste ».
1906 La charte d’Amiens, la révolution socialiste
« D’un côté il y a ceux qui regardent vers le pouvoir, de l’autre ceux qui veulent l’autonomie complète contre le patronat et le pouvoir. »
Au congrès (le 9e) de la CGT, les motions réformistes et révolutionnaires sont rejetées ou retirées ; c’est la motion présentée par le secrétaire général, Victor Griffuelhes, qui est adoptée à une large majorité.
Ainsi le congrès confédéral d’Amiens confirme l’article 2 constitutif de la CGT : « La CGT groupe, en dehors de toute école politique, tous les travailleurs conscients de la lutte à mener pour la disparition du salariat et du patronat… ».
Il réaffirme clairement que le syndicalisme doit préparer l’émancipation intégrale (du prolétariat) qui ne peut se réaliser que par l’expropriation capitaliste.
Syndicalisme révolutionnaire, donc, qui préconise l’action directe par la grève générale et la méfiance vis-à-vis des partis. C’est ce qu’on appelle la Charte d’Amiens.
« La grève est un phénomène de guerre et la révolution socialiste est une extension de cette guerre dont chaque grande grève est un épisode. » -Georges Sorel-
La politique répressive de Clemenceau empêche le mouvement de se développer mais la Charte d’Amiens deviendra la charte du syndicalisme français.
8 novembre 1906, création d’un ministère du travail.
1906 : Loi sur le repos hebdomadaire
Où l’on voit que si le dimanche est observé dans le pays, notre peuple sera moins pauvre et plus civilisé.
« Il est contraire au droit divin d’empêcher l’homme qui a des besoins, le dimanche comme les autres jours, de travailler le dimanche pour gagner son pain » -Napoléon Ier-
Depuis la loi de 1814, ceux qui se reposaient le faisaient le dimanche par considération religieuse et par tradition. La notion de bénéfice physiologique, obtenu grâce au repos périodique, n’apparaît qu’à la fin du XIXe siècle. Il est alors réclamé par tous les ouvriers et beaucoup de patrons avisés.
La protection de la famille, le désir de l’ordre social n’y sont pas étrangers. La loi de 1906 reste très souple dans son application afin de ne pas heurter les habitudes : le repos hebdomadaire est donné le dimanche et doit avoir une durée minimum de 24 heures consécutives ; elle concerne les ouvriers et employés des entreprises mais exclut les ouvriers agricoles, les employés des bureaux, des professions libérales, les domestiques et gens de maison et les fonctionnaires des administrations publiques ont leur réglementation propre. Tous les établissements industriels ou commerciaux y sont assujettis ainsi que les hôpitaux, asiles, hospices, dispensaires, maisons de retraite, musées. A la veille de la guerre de 1914, l’application du repos hebdomadaire a progressé partout.