L’origine de la rose trémière reste incertaine : est-elle issue de la guimauve pâle, méditerranéenne? Ou bien est-elle originaire d’Orient?
On la rencontre à l’état sauvage en Crète, dans les Balkans et en Asie Mineure mais, en France, elle est toujours cultivée.
La rose trémière ou bâton de roi ou passerose, Altheae rosea Alcea rosea, de la famille des Malvaceae émet, lors de la deuxième année, une tige robuste et dressée pouvant atteindre 3 m de hauteur. Elle porte de très grandes et nombreuses fleurs sessiles, roses, blanches, rouges, jaunes, grenat… Les feuilles d’un joli vert clair, très tomenteuses, sont découpées peu profondément en 5 à 7 lobes dentés. La plante meurt après sa fructification et se resème.
Usages
Ce sont surtout les fleurs de la variété à fleur grenat qui sont utilisées pour leurs vertus médicinales.
Cette fleur, adoucissante et pectorale, est utilisée de la même manière que celle de la guimauve, en particulier dans les angines et contre la toux. On la prenait en fumigation contre les maux d’oreilles.
En usage externe, elle agit sur les maladies de peau, les plaies et les inflammations cutanées.
C’est une agréable tisane de confort. On peut aussi ajouter une fleur ou deux à un potage en fin de cuisson, elle le liera.
La fleur est aussi un bon colorant, tout à fait inoffensif, pour les boissons ou sucreries.
C’est une ornementale appréciée, présente dans de nombreux jardins. Une fois installée, elle pousse comme une bien jolie mauvaise herbe.
Composition chimique et usages actuels
Les fleurs renferment :
– des glucides, principalement des osides (amidon, mucilages, pectine)
– 9 % de matières minérales
– des composés phénoliques représentés par :
. des flavonoïdes : anthocyanidines (althaéïne)
. des tanins
– des triterpènes : stéroïdes (phytostérol)
– des traces d’huile essentielle
La rose trémière est douée de propriétés antipyrétiques, anti-inflammatoires et veinoprotectrices.On lui reconnaît également des activités laxatives et diurétiques. Elle est par ailleurs digestive et expectorante.
Usages pharmaceutiques
En usage externe, notamment en gargarismes, la rose trémière traiterait les inflammations buccales. Des compresses d’infusés soigneraient les affections cutanées telles que furoncles et prurits.
En Asie, les décoctions sont réputées améliorer la circulation sanguine, traiter les hémorragies et le syndrome prémenstruel. Elles sont également employées comme traitement des fièvres intermittentes et des hématuries.
Usages cosmétiques
La rose trémière jouit de propriétés adoucissantes, hydratantes, reminéralisantes et astringentes. L’ensemble de ces activités en fait un actif particulièrement recommandé dans :
– des shampooings pour cheveux secs, abîmés et fragiles, des lotions pour cheveux gras
– des produits d’hygiène bucco-dentaire
– des crèmes reconstituantes pour peaux abîmées et matures, des lotions hydratantes pour peaux sèches et sensibles.
Folklore
La rose trémière s’appelle « rose » car sa ressemblance avec la reine des fleurs
lui a valu sa dénomination initiale de « rose d’outremer ».
Au moyen âge, on la nommait « passerose »ou « bâton de roi ».
Verlaine s’y réfère dans ses Poèmes saturniens:
« Baiser !
Rose trémière
Au jardin des caresses,
Vif accompagnement
Sur le clavier
Des dents ! »
recettes
potage à la rose trémière
Ingrédients pour 4 personnes
1 litre de bon bouillon de poule
cumin
gingembre
4 jeunes roses trémière
Dans un bouillon épicé, ajouter en fin de cuisson des roses trémières. Cinq minutes après servez à chacune un bol ou une assiétée de consommé avec une fleur.
bouquet séché
La fleur, de préférence noire ou rouge, est récoltée de juillet à septembre.
Débarrassée de son calice, elle a plus de valeur.
Un séchage rapide lui conservera sa couleur.
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