Le badianier

Le badianier ou anis étoilé, Illicium verum de la famille des Magnoliaceae, est un arbre tropical de 6 à 15 mètres de haut, au port et aux feuilles de magnolia.
Originaire de régions situées entre le sud-ouest de la Chine et le nord du Vietnam, il s’est naturalisé là où il pouvait rencontrer un climat tropical, un sol riche et bien drainé, et de préférence sur une pente située entre 200 et 400 mètres d’altitude.
Il est cultivé au Japon et dans les Philippines.

Il fleurit en février et en juin : ses fleurs petites, pâles, odorantes présentent 15 à 20 pièces florales insérées en spirale. Le fruit  est un groupement de follicules verts, d’abord dressés et qui, au cours de la maturation, vont s’ouvrir en étoile autour d’une columelle apparente; chaque follicule s’ouvre sur son bord supérieur par une longue fente et laisse apparaître une graine. Ce fruit séché au soleil devient ligneux et brun rougeâtre, sa conservation est excellente.

Usages

Ses feuilles sucrées étaient déjà réputées en Chine, 4 000 ans avant J.C, comme masticatoire et parfum religieux.
Mais c’est le fruit qui constitue la drogue : l' »anis étoilé ».
Il n’apparaît en Europe qu’au XVIe s. où il deviendra un condiment rare, très cher, importé par la Russie.
On l’emploie volontiers en infusion après un repas pour soigner les ballonnements, les flatulences, les fermentations intestinales et plus particulièrement les empoisonnements dus aux coquillages et aux poissons.
C’est un bon tonique.
Son essence était recherchée, pour remplacer celle de l’anis vert  (plus chère mais moins nocive) dans des compositions bien connues comme l’absinthe, le pastis, l’anisette. En 1959, une loi interdit l’anethol présent dans son essence et responsable des troubles liés à une ingestion excessive (cf. absinthe).

L’épice est souvent utilisée dans la cuisine chinoise : elle entre dans la composition du mélange dénommé « 5 épices »et dans la préparation des viandes de canard et de porc; elle peut être ajoutée au thé et au café.
En France, on en parfume volontiers un poisson ou la cuisson d’aliments difficiles à digérer : artichaut, fèves, châtaignes. En Allemagne, on l’ajoute à de la confiture.

Attention à ne pas dépasser la dose correcte.

Composition chimique et usages actuels

Le fruit renferme :
– 22 % de lipides
– des acides organiques : acide quinique, 8,5 % d’acide shikimique
– des composés phénoliques parmi lesquels :
. des acides phénoliques : acide caféique, acide protocatéchique
. des flavonoïdes
. des tanins
– 5 à 9 % d’huile essentielle contenant :
. des phénols : estragole, safrol, 80 à 90 % de trans-anéthole, trans-isoeugénol
. des terpénoïdes représentés par :
. des monoterpènes : alpha et beta-pinène, gamma-terpinène, linalol, limonène, alpha-phellandrène, dipentène, terpinolène, cinéole
. des sesquiterpènes : beta-caryophyllène, beta-bisabolène, alpha-copaène, cadinène, beta-farnesène
Le badianier a des propriétés anti-rhumatismales et diurétiques.
Le badianier présente aussi des activités expectorantes et antispasmodiques, apéritives, stomachiques et carminatives.
Il est par ailleurs antibactérien.

Utilisations pharmaceutiques
Le badianier est traditionnellement utilisé dans le traitement symptomatique des troubles digestifs tels que : ballonnement épigastrique, lenteur à la digestion, éructations, flatulences. Il est également employé pour calmer les douleurs abdominales d’origine digestive.
On le recommande aussi dans le traitement des bronchites asthmatiformes ainsi que dans les toux spasmodiques.

Utilisations cosmétiques
Les extraits de badiane présentent des propriétés anti-oxydantes et antiseptiques. L’huile essentielle bénéficie quant à elle d’activités vermifuges et antiseptiques.
L’ensemble de ces propriétés fait du badianier un ingrédient recommandé dans :
– des shampooings anti-pelliculaires, des lotions pour cheveux abîmés et fragiles
– des produits pour le corps
– des crèmes pour peaux stressées et abîmées

Folklore

Le mot badiane vient du persan « bâdyân » qui signifie anis en raison de l’odeur des fruits qui rappelle cette plante.

La badiane fut importée de Chine par les Russes au XVIe siècle sous les noms de « cardamome de Chine », « anis de Sibérie », « fenouil de Chine ».

La badiane était consumée sur les charbons ardents en hommage aux divinités.
Inspirer ses effluves accroissait les pouvoirs psychiques et son infusion répandue sur l’autel le chargeait de vibrations occultes.

L’anis étoilé est aussi un excellent pendule et fait un très bon porte-bonheur.

Recettes

Limes en saumure

Ingrédients pour 300 ml environ :
6 limes
50 g de sel
1 cuillerée à soupe de graines de moutarde
1 cuillerée à café de graines de fenugrec
graines d’anis étoilé
4 petits piments verts
125 g de sucre brun
1 cuillerée à soupe de gingembre
3-4 cuillerées à soupe d’eau

Coupez les limes en 4, placez-les dans un saladier, saupoudrez-les de sel et laissez reposer jusqu’au lendemain matin.
Faites sauter les graines de moutarde et de fenugrec, l’anis étoilé et les piments dans une poêle à fond épais, sans graisse. Couvrez et retirez du feu dès que les
graines n’éclatent plus.
Tamisez le jus des limes. Versez-le dans un poêlon, ajoutez le sucre, le gingembre, l’eau, faites bouillir pour faire fondre le sucre, puis laissez refroidir.
Versez les limes et les épices dans un bocal à conserves. Ajoutez le mélange sucré refroidi et fermez le bocal.
Laissez reposer 4 semaines avant de consommer.

Cuisson des artichauts

L’artichaut doit cuire longtemps pour être mangeable. Comptez 3/4 d’heure et ajoutez à l’eau de cuisson salée une à deux badianes.
Elle le rendra plus digeste et parfumera très agréablement l’artichaut.

Infusion de badiane

Posologie
1 étoile pour une tasse à thé d’eau bouillante
à prendre après le repas.