L’agriculture au XIXe

les premiers épandanges de phosphates

les premiers épandanges de phosphates

En 1851, les agriculteurs représentent 64% de la population française. Ils ne seront plus que 43% en 1900. En offrant du travail, l’industrie et les activités tertiaires des villes transforment le monde rural.
Peu à peu, grâce aux engrais, on réduit les jachères, on défriche, on gagne sur la lande, on améliore les assolements. Les échanges internationaux encouragent l’essai de nouvelles cultures comme le maïs ou les pommes de terre, la betterave, le trèfle ou la luzerne. L’élevage s’accroît. La production de lait et de viande suit. Celle de l’engrais aussi.

Dès 1850, on importe du guano d’Amérique latine, et les progrès de la chimie conduisent aux engrais artificiels (phosphates). Quant à la charrue, elle se perfectionne, s’adapte à la diversité des sols et se multiplie.
Le triomphe du chemin de fer désenclave les campagnes, développe la diffusion des connaissances. Certains agriculteurs commencent à s’organiser en créant coopératives, mutuelles ou syndicats agricoles. Mais la modernisation reste inégale suivant les régions et les catégories d’agriculteurs. La petite exploitation familiale, aux moyens insuffisants pour évoluer radicalement, dominera jusqu’en 1914.

La fin des excréments

le paysan face au nouvel engrais : les phosphates

le paysan face au nouvel engrais : les phosphates

Le morcellement de la propriété française limite la quantité de bétail disponible pour produire l’engrais naturel nécessaire à la fumure des cultures et inversement, dans certaines zones, les agriculteurs sont contraints de garder des bêtes uniquement pour produire leur fumier. La chimie se demande s’il n’est pas possible de restituer au sol les matériaux que lui apportent les excréments d’animaux, c’est à dire phosphates, potasse, azote. La commercialisation des phosphates en 1858 change profondément l’agriculture.
« Un grand pays pourrait périr faute de phosphore ; c’est ce qui finirait par arriver si on ne parvenait pas à trouver dans la nature minérale des substances qui seraient en quelque sorte pour l’agriculture ce que la houille est pour l’industrie. » (Elie de Beaumont -1855)
Avant d’utiliser la nature minérale, l’agriculture s’engoue pour le guano dans les années 1850, mais l’Angleterre utilise dès 1851 les gisements naturels de nodules phosphatés.
Dès lors tout le monde se met à la recherche des gisements géologiques du phosphore. Les premiers phosphates fossiles venant de Wissaut apparaissent dans le commerce français en 1858.
La chimie intervient en 1870 pour améliorer les phosphates en superphosphates. Il reste à encourager les agriculteurs à faire analyser leur terre pour les utiliser à bon escient.

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