Dieu donna la maladie à la pomme de terre, l’Angleterre donna la famine à l’Irlande
1863 : L’Irlande a été saignée de la moitié de ses habitants dans les trente dernières années. l5% l’ont encore quittée cette terrible année.
Le génie irlandais invente une méthode toute nouvelle pour enlever un peuple malheureux à des milliers de lieues du théâtre de sa misère : il part… vers les pays neufs, et envoie de l’argent aux parents et amis pour qu’ils le suivent.
Les Anglais facilitent cette hémorragie en espérant que révoltes et conspirations cesseront faute de combattants ! Dans les pays d’accueil, les Irlandais vont former le prolétariat non qualifié dont a besoin l’industrie naissante du Nouveau Monde.
Gladstone William Ewart, homme politique britannique
1809 (Liverpool) – 1898 (Hawarden, Flintshire)
Le plus brillant des libéraux a d’abord été conservateur. Il commence sa carrière dans le parti tory en 1832, il l’achève en 1894 : 60 ans de Parlement. Adversaire infatigable de Disraeli, son homologue du parti conservateur (tory) qu’il déteste autant que la reine Victoria, il se convertit au libre échange sous l’égide de Peel. Homme de progrès, il est guidé souvent par des arguments éthiques et se montre très attaché aux valeurs de la démocratie.
C’est ainsi qu’il impose le concours pour accéder à la fonction publique et qu’en 1872, il fait adopter le vote secret avec isoloir, une mesure symbolique d’une vaste portée. Après 1880, il étend à tous les citoyens, chefs de famille, le droit de vote que la loi de 1867 réservait à ceux qui habitaient en ville. L’Irlande a été son chemin de croix : « Ma mission est de pacifier l’Irlande » (1868). Il sépare l’Eglise anglicane de l’Etat et les paysans catholiques n’ont donc plus à payer la dîme à une Eglise étrangère. Mais le Land Bill de 1870 ne résout en rien la question agraire. En 1886, il doit se résigner au Home Rule sur lequel son parti se brise. Il le fera adopter par les Communes après les élections de 1892, mais non par la Chambre des lords.
Partisan de la morale en politique, il s’insurge contre les horreurs commises en Bulgarie. Partisan de la non intervention en Europe, il est favorable à l’indépendance des Boers et, dans son for intérieur, il n’approuve pas la politique de son pays en Egypte. Bref, il est tout sauf impérialiste. Lassé par l’opposition des lords, déçu par ses amis qui ne soutiennent pas ses projets, le « grand vieillard » abandonne le pouvoir en 1894.
1868-74 : premier ministère
1872 : Ballot act (bulletin secret)
1880 : il fait tomber le ministère Disraeli sur la question bulgare
1880-85 : second ministère
1885 : loi qui rend le suffrage presque universel
1892-94 : dernier ministère