Sombre récit, conteur plus sombre
Plusieurs des Contes cruels sont présentés comme une histoire vécue : l’auteur, Villiers de l’Isle-Adam, est l’un des personnages, son récit se veut une sorte de consolation ou d’exorcisme. Ainsi le lecteur est-il associé à l’imaginaire, et le drame ou le mystère s’inscrit dans la réalité du quotidien.
La mort côtoie la fête : une société élégante et mêlée de fils de famille, d’amoureuses et de bourgeois grotesques. Un destin cruel se joue avec ironie de leur sincérité et de leur sentimentalité : le convive des dernières fêtes est un gentilhomme qui ne manque pas une exécution capitale ; la reine Ysabeau se venge de son amant en le faisant accuser d’un crime qu’il n’a pas commis. Et les notables de Pebrac et de Meyrac se massacrent, se prenant mutuellement pour des brigands.
Aime-moi, toi qui sais que, sous un clair sourire, je suis pareille à ces tombeaux abandonnés.