Originaire d’Asie, le pamplemousse fut importé à une date très ancienne en Inde où la culture modifia son fruit, primitivement immangeable, en différentes variétés à chair rouge, blanche, acide ou sucrée, insipide ou parfumée, à écorce amère ou douce. Des Indes, le pamplemousse se répandit en Amérique, introduit par un capitaine nommé Shaddock, nom qui le désigne encore aujourd’hui dans la langue anglaise. Le pamplemoussier ou pomelos, Citrus paradisi, de la famille des Rutaceae atteint 7 mètres, les fleurs, de forme semblable à celles de l’oranger sont blanches et odorantes, et d’une taille supérieure. Le fruit est généralement sphérique, recouvert d’une écorce ayant l’épaisseur d’un pouce, de teinte jaune pâle, toute parsemée de minuscules vésicules à essence. Il n’est pas rare d’en voir qui atteignent de 6 à 8 fois le volume d’une orange.
Usages
Les fleurs servent à préparer des infusions antispasmodiques et favorisent une sudation légère, elles sont employées dans le traitement de la grippe et des fièvres éruptives.
L’écorce du pamplemoussier a été vantée par plusieurs thérapeutes américains comme étant un médicament efficace dans le traitement de la malaria, certains lui ont même attribué assez de puissance pour en faire un succédané de la quinine.
Le suc du fruit permettait de confectionner des boissons à l’usage des arthritiques. Le fruit facilite la digestion et élimine les toxines du vin et des alcools. La peau du fruit facilite la digestion et l’élimination des glaires, calme le hoquet et l’asthme. Elle était utilisée en mélange avec du miel cuit au bain-marie pour la ramollir et en extraire le suc.
Pour soulager les maux de tête, on pilait quelques feuilles pour les appliquer sur chaque tempe.
Consommer des pamplemousses préviendrait les hémorragies d’origine hypertensive et diabétique.
Le pomelos dérivé du pamplemousse fait partie de nos fruits quotidiens, il accompagne traditionnellement le petit déjeuner américain, il peut être préparé aussi bien salé que sucré.
Composition chimique et usages actuels
Le fruit renferme :
– des glucides : oses et osides (pectine)
– des acides organiques tels que l’acide ascorbique (vitamine C), l’acide citrique et l’acide malique
– des composés phénoliques, particulièrement des flavonoïdes du type flavanones (hespéridine, naringine)
– des terpénoïdes : caroténoïdes
L’écorce du fruit contient une huile essentielle constituée :
– de composés phénoliques parmi lesquels des coumarines : coumarines simples (esculoside, auraptène, limettine, méranzine) et furocoumarines (bergaptène)
– de terpénoïdes :
. monoterpènes : acétate de citronnellyle, citronnellal, géranial, 96 à 98 % de limonène, néral, perillaldéhyde, alpha et beta-sisensal, citral, acétates de géranyle, de béryle, de perillyle, d’octyle, de décyle, de trans-carvyle, de 1,8 p-menthadiène-2-yl
. sesquiterpènes : cadinène, paradisiol, intermédéol, des aldéhydes aliphatiques (nonanal, décanal)
Le pamplemousse est anti-inflammatoire, antibactérien, antifongique grâce à la présence de flavonoïdes et de pectine. Il est par ailleurs hypocholestérolémiant, stomachique et cholérétique.
Usages pharmaceutiques
La pulpe est recommandée dans le traitement des troubles gastriques, hépatiques et intestinaux.
Usages cosmétiques
La fraction hydrosoluble jouit de propriétés adoucissantes et exfoliantes.
L’huile essentielle est conseillée pour ses activités antiseptiques et adoucissantes.
Les extraits ainsi que l’huile essentielle de pamplemousse peuvent être incorporés dans :
– des shampooings pour cheveux abîmés et fragiles
– des crèmes exfoliantes pour le corps
– des crèmes apaisantes pour les mains
– des crèmes antiseptiques pour peaux mixtes, grasses ou acnéiques
– des crèmes adoucissantes destinées aux peaux sensibles et fragiles.
Folklore
Son nom de pamplemousse vient du néerlandais « pompelmoes » de “pompel” qui veut dire épais, gros et de « limoes » qui désigne le citron. C’est sous ce nom qu’en 1665 Le Carpentier le désigna.
L’étymologie de son nom scientifique : citrus paradisi nous retransmet l’impression qu’il fit sur le premier botaniste qui le désigna : « citrus »rappelant sa ressemblance avec le citron et « paradisi »tellement sa taille parut incroyable et digne du Paradis.
Mais c’est à un jésuite siennois du XVIIe siècle, J-B Ferrari, que l’on doit la première description du pamplemousse qu’il désigne sous le terme Aurantium maximum. Il est parmi les fruits, ce qu’est l’éléphant parmi les animaux si l’on considère ses dimensions, son épaisse écorce et les proportions des fleurs qui les précèdent.
Il est très apprécié dans les desserts
Embarqué sur les navires pour les longues traversées, c’était une précieuse ressource pour calmer la faim et la soif.
Recettes
sangria au thé
Ingrédients pour 6 personnes
1 litre de thé fort
3 tranches d’ananas au sirop
3 demi-pêches au sirop
1 orange
1 pamplemousse
1 citron
100 grammes de sucre
(20 cubes de glace)
Pelez à vif l’orange et le pamplemousse. Coupez-les en morceaux ainsi que les tranches d’ananas et de pêche.
Mettez les morceaux de fruits dans une terrine ou un pichet.
Ajoutez le jus du citron et le sirop de la boite d’ananas.
Laissez macérer au frais.
Par ailleurs, préparer 1 litre de thé très fort.
Filtrez et versez le thé sur les fruits.
S’il fait très chaud, ajoutez des cubes de glace ou de la glace pilée.
contre l’ébriété
Le fruit élimine les toxines du vin et des alcools ; ainsi dans le cas d’une ivresse légère, en mangeant un ou deux pamplemousses, on peut faire disparaître les effets de l’alcool.
toux chroniques et asthme
Cuire la peau d’un pamplemousse avec des oignons et du sucre pour en extraire le jus permet de soigner les toux chroniques et l’asthme des personnes âgées.
un rafraichissement
Sa chair, préparée avec du vin d’Espagne et du sucre, est un rafraîchissement exquis pendant les journées chaudes nous confie Henri Leclerc, père de la Phytothérapie moderne.
préparer les pamplemousses
On raconte ainsi qu’un vénérable chanoine qui avait reçu une demi-douzaine de pamplemousses d’une de ses pénitentes, originaire de la Guadeloupe,
eut la mauvaise idée de découper l’écorce et la pulpe avec le même couteau communiquant ainsi l’amertume de l’écorce à la chair. La sensation fut si désagréable qu’il s’en fût de peu qu’il ne se cru être victime d’un empoisonnement ou tout au moins d’une exécrable mystification.
Utilisez, pour découper le pamplemousse, un couteau spécial, coudé et finement denté, qui n’entrera pas en contact avec l’écorce .
à l’américaine
Les américains, qui en raffolent, en extraient toutes les tranches, les épluchent, les dénudent, les remettent en place pour les servir quelquefois avec une mayonnaise – légèrement sucrée – des fruits de mer et des cerises confites.
cocktail Arc de Triomphe
A préparer au shaker, en secouant avec de la glace pilée.
Ingrédients par personne :
vodka 1 mesure
jus de pamplemousse 3/4 de mesure
cointreau 1/4 de mesure
menthe blanche 1 ou 2 gouttes
grenadine 1 trait
Ce cocktail a une histoire. Il y a quelques années, il fut conçu par le colonel Val Williams pour Rudolf Slavik, qui était chef-barman à l’hôtel George V à Paris.
M. Slavik se présentait cette semaine-là comme candidat au championnat du monde des barmen, à Dublin. Le nom “Arc de Triomphe” fut choisi en l’honneur d’une course de chevaux qui avait lieu le même week-end. Il s’avéra prophétique car M. Slavik remporta le premier prix. La recette ayant paru dans la presse, la famille Cointreau invita le colonel Williams à déguster le cocktail au bar de George V.
Ils étaient nombreux, et fort sérieux lorsqu’ils goûtèrent le mélange. Finalement le chef de famille décida : “ C’est excellent, excellent, mais ce serait meilleur avec un peu plus de cointreau. ”
A vous de juger.