Première moitié du XIXe siècle, la science-fiction triomphante et optimiste
La science-fiction est particulièrement riche en France au XIXe siècle. Solidement ancrée dans l’actualité sociale, politique, scientifique et dans la tradition du récit romanesque français, anglais, américain, elle a pour moteur l’imagination technique, philosophique, utopique, satirique et profite de l’industrie du livre à bon marché, des nouveaux procédés graphiques et de leur diffusion.
Dans la seconde moitié du XIXe siècle, la science-fiction est triomphante et optimiste comme la science. Jules Verne part des résultats acquis de la science et anticipe sur les applications pour raconter des aventures. Flammarion se sert d’exploitations scientifiques pour voyager dans des temps et des lieux inaccessibles. D’autres les utilisent en tant qu’allégories.
Fin du XIXe et début du XXe siècle, la science-fiction pessimiste
A partir de 1890, et dans la première moitié du XXe siècle, la science-fiction devient pessimiste; la science ne résout pas tous les problèmes, « cessant de représenter une protection contre l’inimaginable, elle apparaît de plus en plus comme un vertige qui y précipite » (Roger Caillois).
Alors la SF devient un moyen de régler des comptes avec la société déshumanisée par la science, le totalitarisme et la méchanceté. L’extrapolation scientifique fait place à l’extrapolation sociale.
Allégorie pessimiste de notre monde d’aujourd’hui, la Machine à explorer le temps de H.G. Wells inaugure un nouveau genre dans le monde de la science-fiction. Au XIXe siècle, la science-fiction est encore fantastique, utopique, romantique. Dans le roman de Wells, qui aborde la lutte des classes de la façon la plus anti-utopique, d’autant que la seule solution du « voyageur » est d’inverser juste la situation, le monde futur apparaît comme un monde déshumanisé par la science, manichéen, totalitaire dans lequel seule la méchanceté totale de l’homme apparaît comme une valeur sûre.