
Exercice pour apprendre à sortir du cadre
Apprenez à sortir du cadre
En introduction de son livre Changements, paradoxes et psychothérapie, Paul Watzlavick invite à relier les 9 points de la figure ci-contre par 4 lignes droites (pas une de plus) en gardant toujours le crayon sur le papier et bien sûr sans revenir sur ses pas.
Allez-y et chronométrez le temps qu’il vous faut pour y arriver.
Paul Watzlavick est le chef de file de l’école de Palo Alto. L’Ecole de Palo Alto a un approche particulière de la psychanalyse, elle considère que la « maladie » mentale ne se situe pas « quelque part » dans un quelconque esprit volatile, mais essentiellement dans une façon erronée de construire ses relations interindividuelles.
Par voie de conséquence, si l’on réussit à modifier la façon dont le « malade » voit le monde, les autres, et la façon dont il l’aborde, alors, il se « sentira » guéri.
Avez-vous l’étoffe d’un chef ?

Le Premier Consul franchissant les Alpes de Jacques-Louis David – Musée du Louvre
La Terre tournerait-elle dans le même sens si vous n’y étiez pas?
Découvrez si vous vous prenez pour le nombril du monde, ou si décidément vous vous faites toujours marcher sur les pieds…
Entre ceux qui ordonnent et ceux qui exécutent, savez-vous sortir votre épingle du jeu?
(en complément, vous pouvez consulter l’analyse du tableau de David qui illustre cet article)
On a beau le nier, les compliments, ça vous trousse l’ego dans le sens ascensionnel. Quelle oreille accordez-vous aux flatteuses invertébrées (à l’échine trop souple) ?
Tous les compliments, toutes les flatteries sont les bienvenues. Dans le tas, il y en a forcément des vraies. Vous faites le tri.
Le pouvoir avant tout. Sous vos ordres, il faut que ça plie ou que ça casse ! Pas de moyen terme, vous aimez le pouvoir au point de manquer de discernement ! Vous croyez voir venir de loin les flatteurs de tous poils qui vous amadouent en un tour de main mais c’est d’un regard borgne que vous inspectez l’horizon. Mentalité de chéfaillon monté en grade ! On vous craint parce que vous avez le verbe haut et la mauvaise foi en béton. Imposer sa volonté, ce n’est pas user de tyrannie ! Que vous ayez des idées inédites à faire breveter, ce n’est pas une raison pour faire la loi sur tout ce qui bouge ! Votre penchant pour la puissance vous grise la matière grise, vous en perdez le bon sens et ne remarquez pas que vous régnez sur une bande de minus. Vous vous entourez de double-zéro pour ramasser tous les prix d’excellence; joli bilan, triste ambition ! On vous traite avec les égards dus à votre capacité naturelle d’aboyer contre les plus petits que vous. Déchu ! Vous seriez blackboulé par les « big chiefs » si vous osiez seulement vous affronter à eux. Votre empire, sultan, n’est pas plus gros qu’un confetti tout froissé après la réjouissance. On vous oublie vite, vos ordre sont télexés en quatrième vitesse au plus proche lèchebottes. Quant à mettre un pied devant l’autre en toute tranquillité, n’y comptez pas. On vous attend au tournant pour vous faire regretter vos abus de pouvoir, Vous voici prévenu, cheik.
Vous retournez le compliment à son destinataire, courtoisement, histoire d’éviter les taxes de timbrage.
Echine souple. Vous êtes un Apollon de la musculation… L’échine souple et la nuque lisse, dévertébré! Roi de l’exécution vite fait bien fait. Je sais, tout ce que vous exigez c’est de vivre tranquille, loin de la course au pouvoir. Tout ce qu’on pourra vous dire, vous prétendez le savoir déjà et vous n’avez sans doute pas tort. Se planquer, pour un oui, pour un non, derrière une personnalité que vous affichez volontairement « moutonesque », c’est du suicide ! Vous tournicotez dans tous les sens pour finalement donner raison au dernier qui a ouvert le bec. Excellent pour assouplir les dorsaux mais n’hésitez pas à vous manifester. Rentrez-leur dans le lard ; s’ils ripostent, vous avez des abdominaux à toute épreuve, depuis le temps que vous faites des génuflexions marmoréennes. D’Apollon de la musculation, vous pourriez passer à lanceur du javelot . A force d’écouter les avis de tous, vous devez avoir accumulé un quintal de réflexions hautement stratégiques. Faites mouche ! Bien sûr, si tout le monde était chef, qui exécuterait ? Les autres justement ! Pas nécessairement vous, toujours vous ! D’ailleurs, vous commencez à en avoir ras le pompon qu’on vous dise influençable, manquant d’assurance, trouillard et incapable de prendre des décisions. N’allez pas vous révolter pour me faire plaisir ! Attendez que la cafetière bouille et soit prête à exploser.
On peut bien vous passer de la pommade, vous restez de marbre, enfin, non, parfois vous vous laissez avoir.
Qui m’aime me suive! Vous êtes « nabab baba »… Recevoir un ordre, ça vous fait sourire. Observer un chef jouer à « c’est qui qui commande ? » vous fait attraper le fou-rire, ou alors vous en pleurez de dépit. Qu’ils sont donc tous névrosés, ces fanas du pouvoir ! Ah non ! Vous ne voulez pas être des leurs. Ni de ceux qui orchestrent, ni de ceux qui règlent les fausses notes, en mineur. Ça n’a pas de sens, à vos yeux, cette gué-guerre de l’égo hypertrophié. Résolument solitaire et détaché des honneurs qui incombent aux personnes en vue, vous cultivez en paix votre jardin. « Qui m’aime me suive », pourrait être vos refrain favori. Fantaisiste, la hiérarchie ne vous arrache qu’un soupir de consternation. Pourtant, lorsque, par la force des choses, vous devez affronter l’autorité, vous aiguisez votre sens de la diplomatie. Reconnaissez que vous ne rechignez pas à être faux-jeton si besoin est ! Individualiste, toute idée d’appartenance à un groupe vous révulse. On peut bien vous prendre pour un mouton de Panurge, vous ne revendiquez même pas votre titre de dernier nabab. Vous dominez le problème de loin, comme une brebis égarée qui ne chercherait surtout pas à retrouver le chemin qui mène…… au sommet, nabab
Vous les voyez venir de loin. Vous avez tellement usé de ce stratagème pour détrôner les imbéciles !
Vous êtes du genre « big boss »… Votre autorité naturelle fait merveille. On a plaisir à vous obéir tant vous êtes habile à valoriser ceux que vous chargez de mission. Un big boss en puissance ! Dans la cour de récréation déjà, vous faisiez la pluie et le beau temps, sans être chef de classe pour autant ! C’est une de vos forces : laissez croire que le pouvoir ne vous passionne pas alors que vous le briguez amoureusement . Parce que vous avez l’assurance de valoir votre pesant de compliments, vous vous entourez intelligemment sans trop craindre les rivaux d’envergure. A priori, vous ne supportez pas de partager vos territoires mais avez la sagesse de regarder comment les autres s’y prennent pour rallier leurs ouailles. Vous aimez les titres et les privilèges, vous vous montrez vigilant à la flagornerie mais pêchez, parfois par orgueil. Quel délice de se croire supérieur ! On envie votre faconde et l’ascendant que vous exercez sur votre entourage. L’avantage, avec vous, c’est que vous savez reconnaître vos fautes. Oh, pas à haute voix mais en douce auprès de la personne intéressée. L’ambition vous titille au bon endroit, au cerveau… On peut même dire que vos jugements sont empreints d’un certain bon sens.
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