Botanique
Le henné, Lawsonia inermis de la famille des Lythraceae est vraisemblablement originaire d’Asie.
On le trouve planté dans toute l’Afrique tropicale, au Moyen-Orient et en Inde, pour des usages rituels familiaux dans les pays musulmans.
C’est un arbuste de 2 à 5 mètres de haut.
Les feuilles sont d’une couleur vert grisâtre, opposées petites entières, glabres, ovales et terminées par une petite pointe. Les fleurs de couleur blanc crème sont délicatement parfumées. Elles sont groupées en grappe de cyme terminale.
Le fruit est une capsule rouge globuleuse renfermant de nombreuses graines.
Composition chimique et usages actuels
Les feuilles de henné neutre renferment :
– des glucides : osides (mucilages)
– 6 à 10 % de matières minérales
– des composés phénoliques, notamment des quinones : 1 % de dérivés anthracéniques tels que le sennoside
Le henné neutre a des propriétés anti-diarrhéiques.
Usages pharmaceutiques
On recommande l’emploi du henné neutre en cas de troubles du transit et de maux d’estomac.
Usages cosmétiques
Le henné neutre présente des propriétés antiseptiques, hydratantes et restructurantes.
Il a un effet gainant sur le cheveu et renforce sa résistance grâce à la présence des anthracènes.
On lui reconnaît par ailleurs des vertus filmogènes.
On recommande l’utilisation des extraits de henné neutre dans la composition de :
– conditionneurs pour cheveux secs et normaux
– shampooings pour cheveux fins et fragiles
– soins restructurants pour le contour des yeux destinés aux peaux abîmées, sèches, sensibles et délicates
– produits d’hygiène corporelle
– crèmes hydratantes pour les mains
Usages traditionnels
Les vertus médicinales sont connues depuis l’Antiquité.
L’écorce servait à fabriquer des remèdes contre l’ictère. Elle était réputée dans le traitement des maladies de la moelle épinière et de la jaunisse.
La médecine populaire arabe emploie les feuilles pour soigner les blessures, dans les affections de la peau et l’excès de transpiration.
Le henné a été de tout temps le cosmétique le plus employé, il est un élément d’embellissement et de satisfaction esthétique au même titre que les fards. Les feuilles séchées servent à la fabrication d’une teinture pour les mains, les pieds et les ongles. Cette coutume remonterait à l’ancienne Égypte où certaines momies gardent des traces de cette teinture. Une étude de la momie de Ramsès II(XIIIe siècle av. J.C) révèle que ses cheveux étaient teint avec du henné. Égyptiens et hébreux utilisaient le henné avant l’arrivée de l’Islam. La couleur noir de jais si recherchée par les beautés égyptiennes était obtenu avec un mélange de henné, de noix de galle, de myrte, de girofle et de peau de grenade. Des textes assyriens du VIIIe siècle avant J.C. décrivent les préparatifs du mariage et notent que la jeune fille se teint la paume des mains et les ongles avec de la pâte de henné.
Dans les régions pré-sahariennes les feuilles sont employées par les femmes touaregs pour teindre leurs ongles en rouge et les guerriers la queue de leur chevaux.
En Tunisie le henné joue un rôle considérable dans la vie des indigènes. La pose de la “henna” (de El hanna, en arabe) sur les cheveux, les mains et les pieds est pratiquée par les “hannaya”, c’est une cérémonie intime et toujours un signe de joie.
En Chine, les femmes l’utilisaient en parure pour les ongles et le désignait sur le terme de “fleur des ongles”.
Au Vietnam les feuilles servaient à teindre les dents.
Employé autrefois pour la teinture de la laine et de la soie, on l’utilise parfois pour teindre en roux les sabots, la queue et la crinière des chevaux blancs des notables.
En ébénisterie son emploi est courant pour donner à certains bois blanc une couleur acajou.
Folklore
Son scientifique Lawsonia, fut donné au XVIIIème siècle par Linné au henné en témoignage de sa reconnaissance envers le docteur écossais Lawson qui fit, avec Gronovius, imprimer à leurs frais le livre de Linné “Systema natura”. Quant au nom vulgaire henné, il dérive d’un terme arabe “hinna”.
Le henné est symbole de joie, de bonheur.
Chez les Hébreux , déjà 10 siècles avant J.C., le henné était à l’honneur, on en répandait sur le lit des jeunes mariés pour leur porter bonheur. Aux étrangers on offrait un bouquet de ses fleurs .
Il est associé aux événements joyeux : fiançailles, mariage, naissance et les femmes envoyaient des pots de henné à leurs amies en guise de faire-part. Par contre les personnes en deuil ne s’en servent plus, même pour un usage médicinal.
La plante protège contre les maladies et les influences néfastes.
S’en poudrer la région du coeur attire l’amour.
Recettes de teintures
Roux flamboyant
Ingrédients
henné 100g
eau chaude
huile d’olive, 1 cuillerée à soupe
Malaxez en une pâte semi-épaisse. Appliquez cette pâte sur les cheveux en protègeant soigneusement la peau alentour.
Pour les cheveux clairs, il est recommandé d’ajouter un jus de grenade obtenu par une décoction de 15 minutes de la grenade dans l’eau.
Noir de jais
Ingrédients
feuilles de henné 50g
noix de galle 50g
feuilles de myrte 15g
clous de girofle 5g
peau de grenade 1 poignée
huile d’olive
Dans un plat de terre, faites cuire les noix de galle dans l’huile d’olive jusqu’à ce qu’elles deviennent noires.
Préparez une décoction de grenade.
Pilez clous de girofle, myrte, noix de galle et feuilles de henné. Passez. Mélangez au jus de grenade afin d’obtenir une pâte épaisse. L’appliquer sur les cheveux tenus dans une serviette pendant quelques heures jusqu’à obtention de la couleur désirée.