La Bugle rampante, antidiarrhéique

Bugle rampante © Secrets de plantes

Bugle rampante © Secrets de plantes

Botanique

La bugle rampante ou petite consoude ou herbe de Saint-Laurent ou orcanette, Ajuga reptans de la famille des Lamiaceae, est une plante commune dans toute l’Europe où elle est indigène. On la trouve également en Asie occidentale, en Afrique du Nord et en Amérique septentrionale. Elle aime les régions humides et les sols calcaires à légèrement acides, les chemins de sous-bois, les prés et les terrains vagues. La bugle rampante est une plante vivace, haute de 10 à 40 cm. Elle développe de longues tiges rampantes, feuillées et cylindriques. Les tiges florifères sont dressées, carrées, peu feuillées et velues sur deux faces opposées. Les feuilles sont ovales ou oblongues, légèrement dentées, opposées, souvent teintées de bronze. Les fleurs sont bleu, violet pâle, parfois roses ou blanches ; elles sont disposées en épis feuillus. La floraison a lieu d’avril à juin. Le fruit est un tétrakène glabre.

Apprenez à la reconnaître avec la flore

Usages

On utilise les parties aériennes de la plante.
La bugle rampante est légèrement tonique, astringente et fébrifuge.
On la consomme traditionnellement en tisane dans les cas de pneumonie, dysenterie, hémorragies, angines, maux de tête, diarrhées et leucorrhée.
On en fait des gargarismes pour apaiser la toux, les inflammations de la bouche et de la gorge.
En usage extérieur c’est une plante cicatrisante. En cas d’inflammation des yeux, on faisait des lavages avec la décoction de bugle rampante.
Les jeunes pousses et les feuilles étaient jadis consommées en salade.
La bugle rampante est un aliment nourrissant pour ovins et bovins.

Composition chimique et usages actuels

Bugle rampante

Bugle rampante

La plante entière renferme :
– des glucides, notamment des osides (gomme)
– des composés phénoliques représentés par :
. des acides phénoliques dont l’acide caféique et l’acide chlorogénique
. des flavonoïdes
. des proanthocyanidines
. des anthocyanidines (glucosides de cyanidine et de delphinidine)
. 15 % de tanins
– des terpénoïdes : iridoïdes (aucuboside et dérivé de l’harpagoside) et triterpènes (saponines)
– des traces d’huile essentielle
– de la choline
– de l’ajugarine
La bugle rampante a des propriétés anti-diarrhéiques, anti-inflammatoires et cicatrisantes.
On lui reconnaît aussi des activités anti-asthéniques, apéritives et stomachiques.
La bugle rampante a également des effets cholérétiques et hormonaux.

Utilisations pharmaceutiques

Sa teneur en tanins en fait un excellent remède contre les diarrhées.
Elle est aussi utilisée pour apaiser les inflammations de la cavité buccale, freiner les hémorragies internes et externes et soulager les troubles hémorroïdaires.

Utilisations cosmétiques

Les extraits de bugle rampante sont principalement employés comme adoucissant, astringent, régénérant, tonifiant et anti-couperose.
Les propriétés de la bugle rampante en font un bon actif dans :
– des produits pour le corps
– des produits pour les mains
– des produis capillaires destinés aux cheveux gras, mous et plats
– des produits pour le visage pour peaux couperosées, sensibles et fragiles, matures et grasses
– des produits de massage pour les pieds et les jambes.

Folklore

Parmi toutes nos labiées d’Europe, les bugles rampantes sont faciles à distinguer par leur corolle à une seule lèvre, l’inférieure qui est découpée en 3 lobes inégaux, la supérieure à peine esquissée ; d’où son nom scientifique « ajuga » de « a » privatif et « jugum » joug : corolle sans lèvre supérieure.
Aujourd’hui presque inusitée en médecine, elle était autrefois très estimée. La bugle rampante était reconnue comme vulnéraire et cicatrisante : elle entrait dans la composition de cette fameuse préparation qui compte 24 espèces de plantes locales :   Au XIIIe siècle, les allemands en faisaient grand cas, la considérant comme une panacée pour soigner les plaies, ils lui donnèrent le nom de Wundkraut (“herbe aux plaies”).

Recettes

vulnéraire, l’eau d’Arquebuse

Ingrédients
17 labiées aromatiques
macérées puis distillées en officine.
À demander à votre pharmacien.
C’est un vulnéraire réputé.

Décoction de bugle

20 à 30g de plante fleurie par litre d’eau
bouillir 10 minutes
pour nettoyer et lotionner les plaies.

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