Le cocotier, Cocos nucifera de la famille des palmiers, est un palmier de 20 à 30
m de haut, originaire des îles de l’océan Indien ; il est largement cultivé en Indonésie, Malaisie et aux Antilles. Il a été introduit au Brésil, au Mexique et en Afrique. Il affectionne les climats chauds et humides, les faibles altitudes et le bord de mer.
Son stipe est érigé : il porte des feuilles palmées qui peuvent atteindre 6 à 8 m de long, au pétiole engainant. Le fruit est une grosse drupe ovoïde pouvant avoir 30 cm de diamètre et peser plusieurs kilos : c’est la noix de coco. Son péricarpe est épais et fibreux, son endocarpe osseux à 3 pores à la base. La graine a un albumen blanchâtre, brillant, de 1 à 2 cm d’épaisseur, qui fournit l’huile de coprah et une grande cavité centrale remplie d’un liquide opalescent, l’eau de coco.
Usages
Dans toutes les parties utilsées dans le cocotier, la matière médicale est représentée par la noix de coco.
L’huile qui en est extraite était considérée comme efficace contre les maladies de poitrine, laxative et diurétique produisant des effets merveilleux en tant que vulnéraire et cosmétique.
Les noix de coco sont vendues sur place, dans les pays tropicaux, ouvertes devant l’acheteur qui, à l’aide d’une paille fichée en son coeur, se désaltère avec l’eau de coco, délicieuse boisson…stérile.
La noix de coco est un aliment aromatique entrant dans la confection de pâtisseries, de confiseries ; pour la cuisine asiatique, on fait, à partir de la pulpe râpée, du lait de coco, base des sauces de nombreux plats ; on peut le trouver actuellement lyophilisé.
Le bourgeon terminal de l’arbre ou chou palmiste est un légume excellent.
Très tôt, on vante les vertus diététiques du beurre de coco, aliment de digestion et d’assimilation très facile ; c’est l’une des graisses qui, grâce à sa constitution et à son manque d’eau, a le moins tendance à rancir.
L’incision de l’inflorescence permet de récolter du vin de palme et sa cuisson donnera, après cristallisation du sucre et fermentation, une liqueur spiritueuse, l’arak.
De ses feuilles, on fait des toitures, des nattes, des vêtements ; du pétiole : un instrument de pêche, une canne, un manche de parapluie. Le limbe sert à fabriquer un papier résistant sur lequel on écrit avec les folioles en guise de plumes.Le mésocarpe fibreux de la noix de coco sert à fabriquer des paillassons, des brosses, des cordes et des chapeaux. L’endocarpe permet la confection d’ustensiles et d’objets d’art sculptés, d’une agréable patine, tenant le milieu entre l’ébène et le buis.
Composition chimique et usages actuels
Le fruit renferme :
– 20 % de glucides, notamment des osides (cellulose)
– 8 % de protides
– 65 % de lipides qui constituent l’huile de coprah, composée de triglycérides des acides gras suivants :
5 à 10 % d’acide caprique
6 à 10 % d’acide caprylique
39 à 54 % d’acide laurique
1 à 2 % d’acide linoléique
15 à 23 % d’acide myristique
4 à 11 % d’acide oléique
6 à 11 % d’acide palmitique
1 à 4 % d’acide stéarique
présence d’acides palmitoléique, caproïque, linolénique, arachidique et béhénique
– 3,5 % de matières minérales
– des acides organiques : acide ascorbique (vitamine C)
– des vitamines : vitamines B, vitamine A (rétinol), vitamine D (calciférol)
– 0,6 à 1,5 % d’insaponifiables renfermant :
. des phénols : notamment des tocotriénols et des tocophérols (delta-tocophérol)
. des triterpènes : stéroïdes (campestérol, stigmastérol, beta-sitostérol, delta-5-avénastérol)
L’huile extraite du coprah est réputée anti-inflammatoire. Elle lutte efficacement contre les maladies de peau et les problèmes bucco-dentaires. Elle sert d’excipient à de nombreux actifs des pharmacopées traditionnelles.
Elle est également laxative.
Utilisations alimentaires
La pulpe se consomme fraîche ou séchée. Dans ses pays d’origine, elle sert à l’alimentation humaine et animale. L’eau et le lait sont des boissons rafraîchissantes largement utilisées.
En occident la pulpe est très utilisée en confiserie et pâtisserie sous forme râpée et l’eau est maintenant commercialisée en récipients stérilisés.
L’huile de coprah, solide au dessous de 25 – 27°C, est très digestible et est utilisée pour la fabrication de margarines et graisses végétales alimentaires.
Utilisations pharmaceutiques
L’huile de coprah sert à la préparation de savons aux propriétés très moussantes. Elle fournit aussi des glycérides utilisés comme excipients pour suppositoires.
Utilisations cosmétiques
L’huile de coprah a des vertus adoucissantes, hydratantes et filmogènes. En formulation, elle participe à l’élaboration de la phase grasse.
En cosmétique traditionnelle, l’huile de coprah sert à hydrater et assouplir la peau et à embellir les cheveux. Elle est utilisée par exemple dans la fabrication du Monoï.
L’huile de coprah est utilisée dans les produits solaires et les bains moussants, mais on peut également l’incorporer dans des produits de soin des cheveux secs et abîmés pour ses propriétés gainantes. Dans certains pays, la pulpe est utilisée comme baume capillaire pour faciliter la pousse du cheveu.
On la recommande dans des huiles corporelles hydratantes, plus particulièrement pour les peaux sèches, des crèmes apaisantes pour peaux sensibles et délicates, des baumes à lèvres.
Folklore
Les Portugais l’on nommé « coquo » qui signifie marmot ou petit animal à cause du visage qu’il suggère, d’où le nom générique de « coco ». Nucifera désigne la noix en latin.
En 1672, le Dauphin désirant manger une noix de coco, son précepteur s’en procura une par des correspondants outre-mer mais elle mit de si longs mois à parvenir qu’elle arriva dans un état lamentable ; la noix de coco était bien connue à cette époque en Europe mais pratiquement introuvable.
L’huile de coco fait souvent partie de rituels. Ainsi dans les îles Trobriand, les femmes qui s’occupent de la toilette des jeunes gens font suivre les ablutions d’une onction d’huile de noix de coco purificatrice en l’accompagnant d’incantations.
L’huile de coco était liée souvent aux voeux de chasteté et aux rituels de protection. Peut-être l’onction d’huile de coco de nos belles baigneuses d’aujourd’hui avant l’offrande de leur corps au soleil tient-elle encore de ces rites.
Les Anciens et les juifs de l’Ancien Testament ne connaissaient pas la noix de coco. Il faudra attendre 1674 pour voir une noix de coco présentée à l’Académie malgré les publications qui l’ont précédé.
Recettes
Pina colada
Ingrédients
1 dose de lait de coco
2 doses de jus d’ananas
1,5 dose de rhum blanc
8 doses de glaçons
1 morceau d’ananas, cerises au Marasquin, acerola
Shaker. Servez. Délicieux
Café coco
Ingrédients
1, 5 dose de café fort brûlant
2 cuillerées à café de lait de coco
2 cuillerées à café de bourbon
crème fraîche
Mélangez café et bourbon d’une part, lait de coco et crème d’autre part: vous introduirez ce dernier mélange en le faisant glisser à la surface par l’entremise du dos bombé d’une cuillère. Il reste alors à la surface de ce tropical irish cofee.
Préparation du lait de coco
Ingrédients
noix de coco verte
eau
Choisissez une noix un peu verte, si possible. Brisez-la d’un coup de hache. Détaillez l’amande en fragments que l’on râpera à l’aide d’un instrument électrique, ou bien dans un hachoir à main. Laissez tremper toute une nuit dans le double poids d’eau tiède, si possible dans un endroit un peu chaud (sur un radiateur de chauffage central, par exemple). Filtrez le liquide recueilli puis essorer la pulpe amollie dans un torchon propre que l’on tordra. On peut recommencer une nouvelle fois l’opération.