La douce amère

douce amère © Secrets de plantes

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La douce-amère ou morelle grimpante ou vigne de Judée, Solanum dulcamara L. de la famille des Solanaceae est une plante vivace commune des lieux humides, une liane à port sarmenteux.
Spontanée en Europe, en Asie occidentale, en Afrique du Nord, elle s’est acclimatée en Amérique.

Sa tige, de 1 à 2 m, porte des feuilles vert foncé. Ses fleurs, en grappes irrégulières, ont une corolle à tube court et à pétales aigus renversés, d’un beau violet tâché de jaune ou de vert à la base. Les fruits pendent, ovoïdes, rouges et charnus à maturité. Fleurs et fruits sont trouvés fréquemment sur le même rameau.

Usages

Douce amère

Douce amère

La tige était inscrite au Codex de 1949 et les feuilles faisaient partie des espèces médicinales en1865.
Déjà, Dioscoride déclarait la plante laxative et antihydropique en précisant que les baies dissipent les tâches du visage et de la peau. Matthiole rapporte les mêmes usages cosmétiques et précise son rôle contre l’hydropisie et la constipation. La plante entière d’au moins un an est diurétique, dépurative et sudorifique. Grâce à ses propriétés dépuratives, elle agit favorablement sur les troubles de la nutrition (arthritisme, goutte, diabète et obésité). Ses vertus sudorifiques l’ont fait employer aussi dans les cas de congestion pulmonaire. On la recommandait contre les hémorroïdes et les engorgements glandulaires des seins. Elle serait  d’autre part légèrement narcotique et anaphrodisiaque.

Extérieurement son suc frais agit contre les taches de la peau ; elle entre dans la composition de tisanes contre l’acné.
Sa feuille, émolliente, agirait en cataplasme sur les entorses.
Nourriture sauvage du bord des chemins, elle est appréciée des enfants qui aiment mâchonner cette tige au goût d’abord sucré qui devient vite amer ; mais la toxicité de ses jolis fruits rouges doit inciter à des recommandations de prudence.
Les tiges sont recherchées par les moutons et les chèvres et les fruits appréciés des oiseaux.

Composition chimique et usages actuels

Les tiges sont recherchées par les moutons et les chèvres, les fruits appréciés des oiseaux.
La plante entière contient :
– des glucides : oses (fructose)
– une faible quantité de lipides
– des acides organiques : acides dulcamarétique et dulcamarique, acide ascorbique (vitamine C)
– des composés phénoliques : flavonoïdes (anthocyanidines)
– des terpénoïdes : triterpènes parmi lesquels
. des saponines : aglycones (trigogénine, diosgénine, yamogénine)
. des stéroïdes : sitostérol, stigmastérol, campestérol, brassicastérol, isofucostérol
– des alcaloïdes : alpha et beta-soladalcine, soladulcinetétraoside, soladulcamirine, solanosine, solamargine
La douce amère est réputée pour ses vertus diurétiques et dépuratives. Elle est également sudorifique.
Elle possède par ailleurs des propriétés anti-prurigineuses et anti-rhumatismales.

Utilisations pharmaceutiques

La douce amère agit sur les troubles de la nutrition en stimulant le métabolisme.
Son action est également reconnue en cas de congestion pulmonaire, d’affections rhumatismales et de goutte.
La douce amère est également utilisée dans de nombreuses maladies chroniques de la peau, comme l’eczéma, le psoriasis, l’acné, le prurigo.

Utilisations cosmétiques

La douce amère a des propriétés hydratantes et anti-perspirantes.
On l’utilise d’autre part pour ses activités purifiantes. On la conseille également contre les dartres.
Ces propriétés font de la douce amère un actif dans :
– des produits pour le corps et les mains
– des produits anti-perspirants pour les pieds
– des crèmes hydratantes pour peaux sèches
– des crèmes purifiantes pour peaux fatiguées, ternes et matures

Folklore

Solanum du latin « solari », calmer, en liaison avec les vertus de certaines espèces ou encore de « sol », soleil, à cause de l’origine orientale de certaines espèces ; « dulcamara » de « dulcis », doux et « amarus », amer, à cause de sa saveur particulière. « Morelle » vient de la couleur noire des fruits.
Elle est symbole de vérité.
Un bouquet de douce-amère à la fenêtre d’une fille signifie que son prétendant est « bien gentil ».
Autrefois, on ligotait certains malades avec des sarments de morelle : trop atteints, ils en mourraient mais souvent guérissaient.
Contre les insolations, il suffit de porter autour du cou un collier de morelle douce-amère.
La trace de son utilisation médicinale n’est pas retrouvée avec certitude dans les textes anciens. Il est vraisemblable que ce soit l' »Ampelos agria »de Dioscoride mais, dans les textes du moyen âge, il est difficile de la distinguer de la morelle noire.
Plus tard, Matthiole puis les botanistes allemands du XVIe siècle la citent avec exactitude. Son action a été très controversée, jugée tantôt nulle tantôt miraculeuse.

Recettes

Infusion de douce amère

Ingrédients
30g de rameaux défeuillés
1 litre d’eau bouillante
infuser une demi-heure
prendre 1/4 à 1/2 litre par jour dont une partie à jeun le matin

Décoction de douce amère

50g de rameaux défeuillés
1 litre d’eau bouillante
en bains ou lotions

Engorgement des seins

Ingrédients
Faire un cataplasme de feuilles

Taches du visage

Lotionnez les taches sur le visage ou sur les mains avec du jus de douce amère, elles disparaîtront.

Sirop dépuratif

Ingrédients
100g de douce amère
1 litre et demi d’eau bouillante
180g de sucre pour 100g de liquide

Faites tremper la douce amère pendant 6 heures. Passez en exprimant et ajouter le sucre. Faites bouillir quelques minutes. Passez, mettre en bouteille.
Prendre 3 à ,5 cuillerées à soupe par jour.

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