Le houx contre les rhumatismes et la bronchite

Houx © Secrets de plantes

Houx © Secrets de plantes

Botanique

Arbre ou arbuste, le houx, Ilex aquifolium, de la famille des Aquifoliaceae, habite les haies et les bois, les broussailles et les rochers ; il est commun partout en France, jusqu’à 2000 m d’altitude. On le trouve aussi en Europe, au  Moyen-Orient, en Afrique septentrionale et en Chine centrale.
Le houx peut vivre jusqu’à 300 ans. Son tronc a de 2 à 10m de haut, rarement 15m.

Il porte des rameaux verts à feuilles alternes, très coriaces, luisantes, ovales, ondulées, à dents épineuses fortes et espacées. Ces feuilles persistent plus d’un an et ne se renouvellent pas toutes en même temps.

Les fleurs sont en courtes grappes à l’aisselle des feuilles. Le houx est dioïque, mais il arrive que le sexe change d’une année à l’autre ; il est rarement polygame. Avec leur calice persistant et une corolle en roue à 4/5 pétales soudés entre eux à la base, les petites fleurs blanches du houx éclairent le feuillage sombre, de mai à juin.

En septembre, des fleurs femelles, surgira un fruit drupacé, charnu, globuleux, plus gros qu’un pois, rouge, luisant et persistant. Il renferme 4 à 5 noyaux triangulaires.

Vous le reconnaîtrez facilement

Usages

On récolte les feuilles et l’écorce, quelquefois la racine pour l’herboristerie.
Matthiole, en1554, parle d’une décoction de racine ou d’écorce appliquée sur des articulations indurées à la suite d’une luxation. Paracelse, en 1658, conseille cette même décoction pour des affections rhumatismales et arthritiques. Elle a aussi été prescrite contre la pleurésie, les catarrhes chroniques, la variole, les fièvres intermittentes.
Les feuilles sont diurétiques, laxatives, toniques et surtout fébrifuges. On les emploie macérées dans du vin : contrairement au quinquina, cette préparation n’agit pas brusquement mais progressivement.
L’usage populaire emploie les feuilles lors des engorgement des voies respiratoires, des points de côté, des rhumatismes et de la goutte, dans l’hydropisie, les digestions pénibles, les coliques, les crampes d’estomac, la prédisposition aux diarrhées.
Les baies ont une action à la fois vomitive et purgative.
Baies et écorce ont été préconisées contre l’épilepsie.
En usage externe, les feuilles pilées sont un bon résolutif de même que la glu tirée du houx : on l’emploie sur les abcès et les furoncles.
En homéopathie, on en fait une teinture contre la fièvre et les coliques.
On aurait tenté, sans grand résultat, de faire avec les baies, en période de disette, un succédané de café.
Son bois dur est très estimé des ébénistes et il sert à fabriquer différents outils et accessoires.
La seconde écorce sert à préparer la glu des oiseleurs.
En Allemagne et en Autriche, on en faisait des fagots pour ramoner les cheminées.
Nourriture de chèvre, le houx prévient aussi la maladie des lapins. Les baies sont le régal des oiseaux en hiver.
On en cultive de très nombreuses variétés : le houx supportant bien la taille, on en fait des haies impénétrables.
Les branches feuillées servaient l’hiver à orner les églises.
Il fait partie des plantes à feuillage persistant qui ornent les maisons à la Noël.

Composition chimique et usages actuels

Houx

Houx

La feuille renferme :
– des composés phénoliques représentés par des :
. flavonoïdes du groupe des flavonols dont la rutine
. tanins
– des terpénoïdes composés de :
. triterpènes : saponines (acide ursolique)
. caroténoïdes
– des traces d’alcaloïdes puriques dont la théobromine
– 10 % de résines
– un pigment : l’ilixanthine
– un principe amer : l’ilicine
L’ilicine aurait des propriétés fébrifuges et toniques.
Par ailleurs, on attribue au houx des activités anti-inflammatoires, diurétiques et sudorifiques.

Usages pharmaceutiques
On l’utilise en usage interne, sous forme de décoction ou de teinture, dans le traitement des rhumatismes, de la goutte et des bronchites chroniques.

usages cosmétiques
On recommande l’utilisation des extraits de houx pour leurs vertus adoucissantes, anti-oxydantes et astringentes.
Ils entrent par conséquent dans la composition de :
– produits capillaires pour cheveux fins, cheveux gras mais encore pour les cheveux des bébés
– produits apaisants pour le soin de la peau des bébés
– produits de soin du visage destinés aux peaux grasses et mixtes

Folklore

Houx viendrait du celtique « ac », pointe, allusion à ses feuilles épineuses. Ilex était le nom latin de l’yeuse, le chêne vert, avec lequel le houx a une certaine ressemblance. Aquifolium – de « acer », aigu, et de « folium », feuilles – était autrefois le nom authentique du houx.
En langage des fleurs, le houx signifie sauvegarde, prévoyance, défense. Une femme en met à sa fenêtre pour intimider les intrus éventuels.
Les druides l’utilisaient pour chasser les esprits et il faisait partie de leur cérémonial religieux.
On en suspendait au-dessus de la porte des étables pour préserver les animaux des sorts et de la maladie en Haute-Loire et les charrons glissaient une pièce en bois de houx dans la charpente des voitures pour déjouer les sorts.
En Allemagne et en Autriche, on croyait que le houx attirait la foudre et que, planté en haie près de la maison, il la protégerait du mauvais sort.
Et l’on pensait qu’il n’y avait pas meilleures branches pour corriger les sorciers.
En Sicile, on dit qu’il ne faut pas planter de maïs près du houx car son nain, qui en raffole, le vole.
En Lombardie, on dit que si un garçon se pique souvent au houx, sa femme sera une mégère. En Espagne, pour connaître son avenir, une jeune fille compte les épines d’une feuille de houx en disant « fille, femme, veuve, religieuse », la dernière épine donne la réponse. A Soissons, on dit d’une fille qui aime manier les boules du houx qu’elle aura triste mari gentil et qu’il mourra jeune.
Les Américains l’utilisent lors de la fête des Rameaux, en guise  de palmier ou de buis.

Sources : voir article sur l’érysimum

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