Marrube blanc

Marrube blanc © Secrets de plantes

Marrube blanc © Secrets de plantes

Botanique

Le marrube blanc, Marrubium vulgare, de la famille des Lamiaceae, est originaire des régions méditerranéennes et d’Asie centrale qui s’est répandue dans le reste de l’Europe et en Amérique.
On la rencontre,  jusqu’à 1500 m d’altitude maximum, dans les rues de villages, les décombres, les terrains vagues, les parcours de moutons, toujours dans des endroits bien exposés. Elle aime les sols calcaires.
Ce sont surtout les moutons qui se chargent de la dispersion des graines bien qu’ils ne le pâturent pas : les stations les plus fréquentes sont les endroits les plus peuplés en ovins. Cette herbacée vivace, de 30 à 80 cm de haut, a un port buissonnant, une tige anguleuse à 4 angles. Les feuilles sont opposées et pétiolées ; elles sont velues,  tomenteuses et blanchâtres en dessous, de formes arrondies, fortement veinées en réseau, gaufrées au bord crénelé, leur odeur est vineuse, presque musquée. La plante fraîche a une saveur très amère et âcre, presque nauséeuse. La  floraison a lieu de mai à septembre, voire en hiver. Les fleurs sont à l’aisselle des bractées, assez espacées sur la tige. Leur calice est velu et se termine par 6 à 10 dents crochues. Les pétales sont blancs, ils présentent deux lèvres en tube courbé étranglé en son milieu. Il y a 4 étamines entourées d’un anneau de poils.

Apprenez à la reconnaître avec la flore

 

Usages

Feuilles ou sommités fleuries ont été utilisées dès la plus haute Antiquité comme antidote et spécifique des maladies de la respiration.
Dioscoride attribue plus tard au marrube blanc des propriétés emménagogues et détersives.
On découvre aussi très tôt ses effets néfastes en cas de lésions rénales ou vésicales. Au moyen âge, la plante a été employée pour soigner les maladies du foie et la paresse de l’estomac.
A la Belle Époque, on conseillait aux dames de ne pas en abuser pour ne pas se voir maigrir, M.A. Mulot l’indique comme telle.
Un des noms du marrube blanc est “Vierge”: on l’utilisait pour résoudre les problèmes gynécologiques des jeunes filles qui à la fois saignaient trop peu lors de leurs règles et étaient anémiées. Sa richesse en fer lui conférait une action reconstituante.
Utilisé pour dépurer le sang, en cure de printemps comme dans le cas d’hypertension, le marrube blanc élimine les impuretés du corps sous forme de boutons. Il régularise la salivation.
A l’extérieur, il est tonique, détersif et antiseptique (plaies douloureuses et infectées).
Contrindiqués dans les cas de lésions rénales ou vésicales.
Son huile essentielle est parfois ajoutée à la bière ou à diverses liqueurs.

Composition chimique et usages actuels

Marrube blanc

Marrube blanc

La feuille contient :
– des glucides : osides (mucilages)
– une quantité importante de matières minérales dont le calcium et le fer
– des composés phénoliques représentés par :
. des acides phénoliques : acide caféique et acide chlorogénique
. des flavonoïdes (O et C hétérosides de flavones)
. 2 à 3 % de tanins
– des terpénoïdes parmi lesquels :
. des diterpènes et notamment un principe amer, la marrubiine (lactone diterpénique en C20 H28 O4, comportant un noyau furanne) dont la teneur s’élève à 1%
. des triterpènes : saponines
– de la choline
– des traces d’huile essentielle
L’extrait éthanolique de marrube blanc a montré des propriétés légèrement anti-inflammatoires.
La marrubiine posséderait des propriétés expectorantes et fluidifiantes bronchiques.
L’effet cardiosédatif du marrube blanc a été révélé lors de tachycardies et d’arythmies.
Le marrube blanc est enfin considéré comme cholérétique et diurétique.

Usages pharmaceutiques
Les phytomédicaments à base de marrube blanc sont traditionnellement utilisés dans le traitement symptomatique de la toux et au cours des affections bronchiques aiguës bénignes.
On a préconisé son association avec l’aubépine dans le traitement des arythmies cardiaques.

Usages cosmétiques
Le marrube blanc est utilisé pour ses propriétés astringentes et hydratantes.
Il possède d’autre part des vertus anti-oxydantes.
Ces activités permettent d’utiliser le marrube blanc dans :
– des shampooings pour cheveux gras, abîmés et fragiles
– des crèmes hydratantes pour peaux sèches
– des crèmes pour peaux mixtes
– des crèmes régénérantes pour peaux abîmées et matures

Folklore

“Mar” en hébreux signifie amer, “rob”, suc : le suc de la plante est amer.
Cette plante est symbole de guérison.
Les pouvoirs de la plante concernent l’exorcisme, les facultés mentales, la guérison. Les sommités de marrube sont portées dans un sachet en guise d’amulette ; on en asperge aussi les lieux ou les personnes que l’on veut exorciser.
L’infusion a le pouvoir de renforcer les facultés mentales. On la trouve déjà utilisée ainsi dans l’Égypte antique.
En Corse, où l’on considère la plante comme vénéneuse, on dit que lorsque Jésus fut mis en croix, on lui mit dans la bouche une pointe de marrube pour l’empoisonner.
La plante fait partie des 5 plantes amères utilisée par les Israélites au moment de Pâque.

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