Cet arbre, le Nono ou Noni-nonu, Morinda citrifolia, de la famille des Rubiaceae, est très répandu dans la plupart des îles du Pacifique Sud. Il pousse le long des côtes et dans les forêts, jusqu’à 1300 m d’altitude. Il est fréquemment trouvé au bord d’anciennes coulées de laves.
Le nono est un petit arbre qui peut atteindre une hauteur de 5 m, dont les grandes feuilles sont ovales et mesurent 35cm de long pour 20cm de large. Il produit de petites fleurs tubulaires blanches, puis un fruit de couleur jaunâtre qui a la taille d’une pomme de terre. Les graines qui en résultent sont triangulaires et brunes, possédant des flotteurs qui leur permettent d’être facilement dispersées par la mer d’une île à l’autre.
Usages
Les peuples des îles polynésiennes font du nono un usage artisanal et médicinal très important.
Dans les îles Marquises, le nono est utilisé pour traiter la syphilis ; dans les îles Fidji, ses feuilles entrent dans la composition de remèdes contre les rhumatismes ; à Tahiti un extrait obtenu à partir de son bois est préconisé pour traiter le diabète, soigner les abcès et pour empoisonner le poisson.
Ses feuilles fraîches sont censées activer la cicatrisation des brûlures et sont réputées pour être toniques. Les racines, elles, ont une action analgésique. Cette plante peut aussi être utilisée dans le traitement des ulcères gastriques, des problèmes digestifs, de l’artériosclérose, des troubles de la circulation sanguine, et même dans certains cas de dépressions nerveuses. Des études récentes (1992) ont montré que le jus de nono pouvait prolonger la vie de souris atteintes de cancer. Ce jus aurait également des vertus immunostimulantes.
Le fruit est comestible mais son odeur est forte et écoeurante, et il n’a pas très bon goût. Il a surtout été une source providentielle de nourriture durant les périodes de famine.
Les tahitiens broient les racines et les font infuser dans l’eau pour obtenir, après filtrage, une teinture jaune dans laquelle ils plongent directement vêtements et tissus.
Folklore
On suppose que les lointains ancêtres des polynésiens étaient des habitants d’Asie du sud-est qui auraient quitté leur pays plusieurs siècles avant notre ère pour s’embarquer sur de simples canoës à la recherche de nouvelles terres. Dans leurs bagages, ils auraient emporter quelques plantes pour se nourrir et se soigner, dont le nono. L’arbre s’est ensuite propagé et il fait depuis partie de la culture traditionnelle des peuples vivant dans les îles du Pacifique Sud. Découvert par Les européens le découvrirent au XVIIIe siècle, lors de la première expédition du capitaine James Cook à travers l’océan Pacifique (1768-1771).
Selon les régions, il porte des noms différents : ainsi, à Tahiti et dans les îles Tuamotu, il est appelé « nono « ; à Hawaii et dans les îles Marquises on le nomme « noni « ; dans les îles Samoa, « nonu « ; dans les îles Fidji, « kura « … Quel que soit son nom, il est très présent dans la mythologie polynésienne : on compte nombre d’histoires où le héros, mourant de faim, se nourrit de ses fruits On dit qu’il fut à l’origine d’une querelle terrible qui opposa Kampapua’a, le dieu cochon, et Pele, la déesse volcan. On raconte aussi, dans les îles Tonga, comment le dieu Maui revint à la vie lorsqu’on appliqua sur son corps des feuilles de nono.
Recettes
Contre un poison venimeux
Contre un empoisonnement par poisson venimeux : pressez 3 fruits verts et 3 fruits mûrs dans le jus frais d’une noix de coco et buvez-le tout entier.
Suc et pulpe de nono
Le suc du fruit est employé en gargarisme contre les angines.
La pulpe est employée pour faire mûrir abcès, piqûre du nohu (poisson venimeux), abcès du sein, induration du scrotum.
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