Mûrier noir

Botanique

Le mûrier noir, Morus nigra, de la famille des Moraceae, est un arbre de 5 à 20 mètres de haut originaire d’Iran et d’Arménie. Sa culture s’est répandue dès la plus Haute Antiquité dans le Bassin méditerranéen et s’étend aujourd’hui aux États-Unis. Le tronc, à l’écorce noirâtre et gerçurée, peut mesurer jusqu’à 2 mètres de circonférence. Sa cime touffue et ample est composée de très larges feuilles vert-foncé, en coeur à la base et inégalement dentées. Jaunâtres, les fleurs mâles et femelles sont portées par des épis distincts suivant leur sexe. De juillet à septembre, les femelles donneront des fruits rouge-noirâtre composés par les akènes et le périanthe devenu charnu. Ces mûres sont plus petites et plus allongées que les mûres de ronce. Leur saveur est légèrement acidulée, douce et âpre.

Apprenez à le reconnaître avec la flore.

Usages

Les mûres étaient déjà connues des disciples d’Hippocrate et de Théophraste, Eschyle et Sophocle en parlaient en tant qu’aliments à consommer crus ou cuits. Le mûrier noir figure dans les fresques de Pompéï et Sainte Hildegarde le mentionne. On connaît les vertus anti-diarrhéiques des fruits depuis le IVe siècle. Au moyen âge, on utilise la feuille du mûrier comme antidote, l’écorce de sa racine comme laxatif et contre le ver solitaire, et les feuilles hachées dans du vinaigre sur les brûlures et pour la repousse des cheveux.
Les fruits comestibles ne sont vraiment savoureux que dans les régions ensoleillées. On en fait un sirop rafraîchissant, une gelée agréable et une liqueur. En Turquie, on les fait sécher pour les servir en amuse-gueules à l’apéritif.
Son bois dur, résistant à la sécheresse comme à l’humidité, convient à la fabrication de treillages, d’échalas et pour divers travaux de menuiserie et d’ébénisterie. Les fibres de l’écorce sont utilisables en corderie. Les feuilles ont servi à la nourriture des vers à soie avant l’introduction du mûrier blanc.
Les feuilles de mûrier noir ont une activité diurétique. Elles sont aussi couramment utilisées contre le diabète, les insuffisances pancréatiques et les hypoglycémies.
En cosmétique, la feuille de mûrier noir jouit de vertus astringentes, reminéralisantes, restructurantes et tonifiantes.

Composition chimique et usages actuels

Les feuilles contiennent :
– des glucides, notamment des oses (glucose) et des osides (pectine)
– des protides, particulièrement des acides aminés (asparagine) et des protéines
– des matières minérales telles que le calcium, le manganèse
– des acides organiques
– des composés phénoliques : tanins
– de la vitamine B4 (adénine)
Les feuilles de mûrier noir ont une activité diurétique.

Usages pharmaceutiques
Les feuilles de mûrier noir sont couramment utilisées contre le diabète, les insuffisances pancréatiques et les hypoglycémies.

Usages cosmétiques
La feuille de mûrier noir jouit de vertus astringentes, reminéralisantes, restructurantes et tonifiantes. Elle entre par conséquent dans la composition de :
– shampooings pour cheveux gras
– masques astringents pour peaux grasses et juvéniles
– crèmes reconstituantes pour peaux matures et abîmées.

Folklore

Les noms latins et français du mûrier noir sont des pléonasmes : « Morus » est issu du celtique « mor », noir, et le latin, « nigra » veut aussi dire noir.
Dans une région d’Allemagne, pour les détourner de leur gourmandise envers les mûres, les mères disent à leurs petits enfants que le diable s’en sert pour cirer ses bottes.
En Sicile en revanche, le jour du prêche de la Saint Nicolas, chacun détache une branche de mûrier et la garde toute l’année comme bon augure.Autrefois cultivé comme ornemental jusqu’à Paris, l’arbre se raréfie, peut-être à cause de la multitude de fruits qui parsèment le sol et qui, collant aux souliers, tachent les endroits où l’on marche. On n’en rencontre plus que de rares spécimens dans les contrées méridionales de France.

Bibliographie : voir commentaire dans l’article sur l’erysimum