L’orme, diurétique et dépuratif

Orme © Secrets de plantes

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L’orme, Ulmus campestris, de la famille des Ulmaceae, est un arbre originaire d’Europe centrale qui peut atteindre 50 mètres de haut. Il pousse jusqu’à 1300 mètres d’altitude dans les bois et au bord des chemins. On le rencontre partout en Europe sauf dans sa partie septentrionale. Il peut vivre jusqu’à 400 ans. Son écorce est rude et épaisse, très crevassée. Ses feuilles sont alternes avec un limbe dissymétrique à la base et finement denté. Elles sont velues et rudes au toucher. Les fleurs sont rougeâtres ou verdâtres. Le fruit est une samare à aile plane et roussâtre. La floraison a lieu de mars à avril, avant la feuillaison.
La récolte de l’écorce, qui constitue la drogue, se fait au printemps. Celle-ci est débarrassée de son suber et mise à sécher pour pouvoir être utilisée.

Usages

Pour Dioscoride, elle a des propriétés astringentes et peut être utilisée pour son action dépurative contre les scrofules et les ulcérations : « Les feuilles, l’écorce et les rameaux de l’orme ont la propriété de coaguler, de fermer les blessures ».

Sainte Hildegarde en faisait cuire les rameaux et les feuilles dans du lait de vache ou de brebis, puis ajoutait de la farine ou un oeuf. Les femmes qui en buvaient alors pouvaient retrouver la fécondité. Les feuilles servaient aussi contre la toux.

Matthiole, au XVIe siècle, préconise une décoction d’écorce qu’il applique sur les articulations et dans les cas de contractions musculaires spasmodiques.

Au XVIIe siècle, l’orme situé près de l’église Saint-Gervais à Paris était bien connu des guérisseurs qui venaient de nuit arracher des fragments de son écorce afin de confectionner des remèdes contre les rhumatismes.
Au XVIIIe siècle, l’orme sert à traiter les maladies de peau simulant la lèpre et les rhumatismes.
Au XIX e siècle, il ne sert plus que contre les dartres, les ulcères et les abcès scrofuleux.

L’eau de l’orme, qui est le liquide doux et visqueux contenu dans les galles vésiculeuses fréquentes sur certaines variétés, était très renommée contre les maux d’yeux, pour laver les plaies et pour donner de l’éclat au visage. Vers l’automne, l’eau s’étant évaporée, on trouve au fond des galles un résidu jaune et noirâtre, le « baume d’ormeau », efficace contre les affections de poitrine. Le suc des galles servait pour soigner les hernies hiatales des enfants.

L’orme a d’autres usages : l’écorce pulvérisée saupoudrée sur le lait en évite le rancissement, les fruits très jeunes à peine formés, encore tendres, ont une saveur très aromatique qui agrémente les salades. Ils se dégustent aussi, comme les corn-flakes, avec du lait et du sucre.
L’écorce présente des propriétés dépuratives, diurétiques, anti-diarrhéiques et sudorifiques.
Elle a d’autre part des vertus anti-rhumatismales, anti-inflammatoires, anti-prurigineuses et cicatrisantes.
L’écorce est enfin anti-asthénique. Elle est utilisée en usage interne comme coadjuvant diurétique et dépuratif§ En usage externe, on la recommande sous forme de teinture pour calmer les douleurs rhumatismales.
L’écorce est bénéfique dans le traitement des ulcères et des blessures, contre les dartres et l’eczéma, les brûlures et les engelures.
En cosmétique, les extraits d’orme bénéficient de propriétés astringentes, régénérantes et adoucissantes.

Composition chimique et usages actuels

Orme

Orme

L’écorce renferme :
– des glucides, notamment des osides (amidon, gomme, mucilages)
– des protides : enzymes (lipase)
– des lipides : acides gras tels que l’acide caprique, l’acide butyrique
– des matières minérales : potassium, silicium, sodium
– des composés phénoliques : 3 % de tanins
– des triterpènes : stéroïdes : phytostérol, sitostérol, stigmastérol
– des résines
L’écorce présente des propriétés dépuratives, diurétiques, anti-diarrhéiques et sudorifiques.
Elle a d’autre part des vertus anti-rhumatismales, anti-inflammatoires, anti-prurigineuses et cicatrisantes.
L’écorce est enfin anti-asthénique.

Usages pharmaceutiques

L’écorce est utilisée en usage interne comme coadjuvant diurétique et dépuratif. En usage externe, on la recommande sous forme de teinture pour calmer les douleurs rhumatismales.
L’écorce est bénéfique dans le traitement des ulcères et des blessures, contre les dartres et l’eczéma, les brûlures et les engelures.

Usages cosmétiques

Les extraits d’orme bénéficient de propriétés astringentes, régénérantes et adoucissantes.
Ils participent à l’élaboration de :
– lotions capillaires pour cheveux gras, abîmés ou fragiles
– laits adoucissants pour le corps
– crèmes régénérantes pour peaux abîmées
– crèmes astringentes pour grasses ou mixtes

Folklore

Orme © Secrets de plantes

Orme © Secrets de plantes

L’orme possède de nombreux noms vernaculaires : ormeau, orme blanc, orme rouge, orme pédonculé, orme à petites feuilles, ipreau, yvet. Les peuples nordiques le surnommaient « elfe » car il était dit-on l’arbre préféré des elfes.

Le nom orme vient de « Ulmus »lui-même issu d’un radical « lm « que l’on retrouve dans toutes les langues européennes. Ces étymologies remontent à une source commune antérieure aux Celtes et aux Germains. C’est, semble-t-il, de cette racine archaïque que procède le nom de la première femme dans la mythologie germanique, Embla, le premier homme s’appelant Askr, mot qui désigne le frêne. Embla, l’orme serait donc un arbre sacré féminin.

Il est le symbole de la mort et de la justice.

Ainsi, pour les Grecs et les Romains, l’orme était l’arbre d’Oneiros, fils de la nuit et dieu des songes, et de Morphée, dieu du sommeil, frère de Thanatos, le trépas. La mort, le sommeil et le rêve étaient ainsi étroitement liés dans l’orme.

Durant tout le Moyen Age, les juges rendaient justice sous l’orme qui ombrage habituellement les places publiques. Les parties assignées qui ne se rendaient pas à la convocation judiciaire étaient donc attendues en vain sous l’orme d’où l’expression, encore usitée en France au début du siècle : « attendre sous l’orme », qui signifiait que l’on n’avait pas l’intention de venir à un rendez-vous.

Une ancienne légende raconte que la première feuille à se détacher de l’orme et que le vent poussait du côté d’une des parties en procès était un message des génies sylvestres indiquant le gagnant de la joute juridique.

Depuis les temps les plus reculés l’orme sert en magie comme protection et aide, il a ainsi la réputation d’être l’un des meilleurs protecteurs contre la foudre : un voyageur qui s’appuie sur un bâton d’orme peut affronter sans risque l’orage le plus déchaîné.

Recettes

samares d’orme au yaourt

Ingrédients :
1 bol de samares fraîches
2 yaourts
2 cuillerées à soupe de raisins secs
2 cuillerées à soupe de noisettes ou amandes hachées
miel    selon
Mélangez tous ces ingrédients que vous mangerez au petit déjeuner… délicieux !

fruits et feuilles d’orme sont comestibles

Récoltez ces jeunes samares appétissantes, goûtez-y sur le champ, c’est bon tel quel. Les enfants le savent bien, eux qui le pillent en l’appelant pain du hanneton!
Vous pourrez les ajouter à vos salades, les manger seulement avec une vinaigrette légère (huile de noisette, citron) ou encore en muesli, au petit déjeuner ou au goûter.
Les toutes jeunes feuilles se mangent cuites en épinards ou agrémentent le potage.
Vous pouvez aussi les sécher et en faire un thé comme les Anglais ou les Sibériens.

orme et vigne

Les italiens plantent l’orme pour soutenir les vignes ; il améliorerait la qualité du raisin.

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