Botanique
Du mois de juin au mois d’août, la reine des prés, ou spirée ulmaire, ou herbe aux abeilles ou encore pied de bouc, laisse planer au dessus des berges ses grappes de fleurs crème. Leur parfum pénétrant rappelle celui du tilleul. On la rencontre communément en Europe (sauf en région méditerranéenne où elle est rare), en Asie centrale et septentrionale et même en Amérique du nord.
La reine des prés, Spiraea ulmaria, de la famille des Rosaceae a une tige rouge portant des feuilles mesurant jusqu’à 60 cm de long, composées de folioles dentées, espacées, très inégales, d’un beau vert foncé sur le dessus et blanches en dessous .
Ses fleurs sont réunies en corymbe à branches très inégales : elles sont bisexuées, à 5 sépales, 5 pétales libres blanc crème entourant de nombreuses étamines saillantes et de 5 à 9 carpelles tordus en spirale les uns autour des autres.
Ses graines sont brunâtres.
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Usages
Plante inconnue des Anciens, on ne trouve pas trace de l’utilisation de la reine des prés avant le XVIIIe siècle.
Conseillée à juste titre contre la diarrhée, la dysenterie, les crachements de sang, sur les ulcères ou les plaies, elle est délaissée au XIXe siècle et doit sa réhabilitation au curé de Trémilly qui prouve ses vertus contre l’hydropisie.
Depuis, des propriétés importantes de la plante ont été mises en valeur comme son rôle important dans l’élimination de l’eau dans les tissus, son action de resserrement des tissus, sa faculté à absorber les toxines, agent de la formation de la cellulite ou des rhumatismes, sa faculté à calmer les névralgies.
Comme le saule, la spirée renferme des composés salicyliques, ceux-là mêmes qui ont donné naissance à l’aspirine.
Certaines chefs créatifs emploient le parfum de la reine des prés dans leur cuisine. Les cuisinières savent par tradition employer les fleurs séchées depuis pendant un an.
Les abeilles sont friandes de son pollen.
Avec la fleur, on teignait en jaune les tissus et avec toute la plante on tannait les peaux.
Composition chimique et usages actuels
Les sommités fleuries renferment :
– des protides, notamment des enzymes : gaulthérase qui scinde la gaulthérine en glucose et en salicylate de méthyle
– des lipides : acides gras
– des acides organiques : acide ascorbique (vitamine C), acide citrique
– des composés phénoliques représentés par :
. des phénols : vanilline
. des acides phénoliques : acide salicylique
. des flavonoïdes du groupe des flavonols : hypéroside, rutine, kaempférol-3-glucoside, quercétine-3-galactoside, quercétine-4-glucoside ou spiréine, des anthocyanidines
. des tanins galliques
. des coumarines
– 0,2 % d’huile essentielle constituée d’acides phénoliques tels que gaulthérine (primvérose de salicylate de méthyle) et d’aldéhyde salicylique
La reine des prés est connue pour ses vertus anti-inflammatoires, fébrifuges, analgésiques et anti-rhumatismales.
Elle possède également des propriétés sudorifiques, diurétiques et cholérétiques.
Elle bénéficie par ailleurs d’activités anti-ichtyosiques, kératolytiques et cicatrisantes.
La plante est également antispasmodique et sédative.
Usages pharmaceutiques
La reine des prés est traditionnellement utilisée dans les manifestations articulaires douloureuses (tendinites, foulures…) mais aussi pour faciliter les fonctions d’élimination de l’organisme.
C’est un remède efficace contre la goutte et les rhumatismes.
Elle trouve encore une utilisation en cas de fièvre légère, de grippe, de maux de tête et de douleurs dentaires.
Usages cosmétiques
Les extraits de reine des prés présentent des propriétés adoucissantes, astringentes, hydratantes mais aussi exfoliantes et régénérantes.
Les extraits de reine des prés sont recommandés dans :
– des shampooings pour cheveux gras à tendance pelliculaire
– des produits exfoliants pour le corps
– des produits d’hygiène bucco-dentaire
– des soins régénérants pour peaux matures et abîmées
– des crèmes hydratantes pour peaux sèches.
Folklore
On ne trouve pas trace de l’utilisation médicinale de la reine des prés avant le XVIIIe siècle. Très longtemps assimilée à l’autre barbe de bouc (Aruncus dioicus), la reine des prés, surnommée aussi herbe aux abeilles, vignette, barbe de chèvre, de bouc, spirée ou ulmaire, a laissé aux oubliettes ses utilisations folkloriques. Les ouvrages sur le langage des fleurs la confondent également, faisant la distinction entre la spirée ulmaire et la reine des prés alors qu’aujourd’hui, ces 2 noms désignent la même plante. La première illustre alors l’autorité comme l’inutilité et la seconde signifie : « vous régnez sur mon coeur”.
« Ulmaire » est en français la traduction de « Rüsterstrande », nom donné à la spirée à la Renaissance par Charles de l’Ecluse, pour rappeler la vague ressemblance des feuilles de la plante avec celles de l’orme (Ulmus).
Très longtemps assimilée à l’autre « barbe de bouc » (Aruncus dioicus), la reine des prés, surnommée aussi herbe aux abeilles, vignette, barbe de chèvre, de bouc, spirée ou ulmaire, a laissé aux oubliettes ses utilisations folkloriques.
Recettes
infusion de reine des prés
Ingrédients
50g de fleurs de reine des prés de l’année
1 litre d’eau à 90°C
1 soucoupe
Posez les fleurs dans la tisanière. Versez dessus de l’eau à 90°C et couvrez aussitôt avec la soucoupe.
Sucrez au miel pour en boire 3 à 4 tasses par jour.
granité à la reine des prés
infusion corsée de reine des prés
miel d’acacia
eau
Faites-en un granité
vinaigre de fleurs
100 g de fleurs de sureau,
100 g de pétales de rose rouge,
100 g de fleurs de reine des prés,
100 g de fleurs d’acacia,
100 g de fleurs de mélilot
Ces fleurs peuvent être sèches ou fraîches selon la saison où l’on veut préparer le vinaigre. On les met macérer dans deux litres de fort vinaigre et cela pendant quinze jours. Ensuite on filtre et on met en flacons bien bouchés.
Deux cuillerées à bouche par litre d’eau tiède pour lotionner le visage après les ablutions du soir.
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