Tourisme
Chemin de fer, paquebot, bicyclette, automobile enfin vont orienter les goûts des voyageurs : l’Ouest, le Sud-Ouest, Trouville, Biarritz, Lucerne…
Des organismes privés comme le Club Alpin Français, le Touring Club de France et l’Automobile Club de France vont faire connaître le pays à partir de la montagne et de la route : le tourisme associatif est lancé.
Les « eaux thermales » et les « bains de mer » sont les premiers à parfaire leurs installations. Mais les Français se déplacent peu, sauf dans les villes d’eau en plein essor. La clientèle est encore essentiellement anglaise, et ce sont les Anglais qui font la réputation de Deauville, Saint-Malo, Dinard ou Nice. Sur la côte, on va, comme en Italie, soigner les tuberculoses.
C’est le temps des palaces, même à Paris. Ainsi le Meurice, le Bristol, puis, construits sous Napoléon III, l’hôtel du Louvre, rue de Rivoli et le Grand Hôtel. Mais c’est le Ritz qui incarne l’industrie hôtelière moderne, en alliant gastronomie et confort. Escoffier, son grand chef, fait des émules dans le monde entier.
Le tourisme n’est pas populaire, et seule la bourgeoisie aisée prend des vacances. Mais les premiers syndicats d’initiative commencent à s’organiser pour renseigner les voyageurs sur les beautés naturelles des régions. L’Office national du tourisme, né en 1910, établit les premières liaisons entre administrations et associations ou collectivités. C’est l’aube du tourisme, mais la France est en retard, comme si elle ignorait ses richesses naturelles que tous les étrangers lui reconnaissent.
Le Touring club de France
« Soixante années d’un labeur continu dans l’enthousiasme et dans la foi, tel est le secret de la magnifique réussite de l’œuvre du Touring Club de France. » -1950, discours anniversaire-
En 1890, les transformations techniques de la traction humaine (développement de la bicyclette) et de la traction mécanique (progrès de l’industrie ferroviaire) entraîne un réel bouleversement dans les habitudes sociales : un vieil instinct migrateur se réveille.
L’esprit touristique est en train de naître ; la curiosité de nouveaux horizons grandit.
Le TCF dédie sa charte à ce nouvel engouement : »développer le tourisme sous toutes ses formes, à la fois en accordant des facilités aux membres de l’association et en conservant tout ce qui constitue l’intérêt pittoresque ou artistique des voyages. »
Et le TCF poursuit une politique de pionnier dans de nombreux domaines : jurisprudence touristique, amélioration de la circulation, développement des gîtes, signalisation des routes, défense des sites, édition de manuels de renseignements touristiques et de connaissance de la nature.
Le club Alpin Français : l’esprit des hauteurs anime de son souffle la jeunesse française
« Arracher les jeunes à l’énervante oisiveté des villes », « faciliter et propager la connaissance exacte des montagnes de la France et des pays limitrophes par des excursions, la publication de travaux scientifiques, littéraires et artistiques, et de renseignements propres à diriger les touristes…, tels sont les buts de l’association que créent les grands alpinistes français en 1874 sous l’impulsion d’Alfred Joanne, auteur des Guides-itinéraires.
Ils veulent aussi encourager tous les membres du Club Alpin Français à acquérir la connaissance et le respect du milieu montagnard, la qualification technique nécessaire à une pratique autonome des activités de montagne. En 1876, le club compte 2 mille adhérents.
Reconnue d’utilité publique en 1882, l’association crée la Caisse de secours des Guides et des Porteurs, entreprend une vaste campagne d’équipement de la montagne, construisant près de 130 refuges en 70 ans, introduit le ski en France et organise les premières écoles d’escalade et les premiers camps d’alpinisme, aide enfin à la recherche et aux travaux scientifiques.
Membre fondateur de l’Union Internationale des Associations d’Alpinisme, le Club Alpin Français peut s’enorgueillir d’avoir donné l’amour de la montagne à des milliers d’hommes et de femmes et d’être la plus importante des associations de montagne avec près de 100 000 adhérents. Le rayonnement de son action couvre le monde entier.
Les Allobroges est le chant de ralliement du Club alpin français.
L’Automobile club
Le premier salon de l’automobile club ou la première foire des machines à faire de la vitesse
L’automobile progresse plus vite que la bicyclette, mais les visiteurs viennent en voiture à cheval au premier salon de l’Automobile club installé sur la terrasse des Tuileries du 13 juin au 3 juillet 1898.
L’année précédente, le premier Salon de l’automobile s’était très modestement tenu dans un coin du salon du cycle.
Cette année, le président du comité d’organisation, élu par les exposants, est un « chauffeur » du comte de Dion et seuls sont admis au salon les véhicules qui ont préalablement effectué le trajet Paris-Versailles et retour sous le contrôle d’une commission. Ce règlement draconien élimine bon nombre de fantaisistes qui, au Salon du cycle de 1897 avaient exposé de superbes voitures avec des moteurs en bois, ou pas de moteur du tout !
A signaler : le succès des voitures électromobiles au concours de fiacres automobiles qui a précédé le salon et dont on pense qu’elles se développeront rapidement dans les villes.
A noter : la présence du Touring Club de France qui garantit la défense des intérêts des touristes, l’amélioration des routes et rappelle que ces machines à faire de la vitesse sont synonymes de danger.