« Pouvez-vous me peindre un angélus? »
Appleton, peintre américain volage, qui avait commandé un Angélus à Millet, ne revint jamais le chercher ; Millet se décide tout de même à terminer le tableau qui va connaître une notoriété exceptionnelle. On le retrouve partout de par le monde, en Amérique, en France, représenté sur les assiettes, les broderies, les tapis.
« La tâche est terminée, la brouette est là, pleine de la récolte de la journée… la cloche a sonné le couvre-feu du travail…la scène est admirable et vise plus loin que le sujet. La peinture, ainsi comprise, cesse d’être un pur spectacle, elle s’élève et prend un rôle moralisateur, éducateur ; le citoyen passe l’artiste. » -Gambetta –
Millet Jean-François, peintre français
1814 (Gréville, Manche) – 1875 (Barbizon)
L’image moralisatrice de Millet a été forgée après sa mort. De son vivant, son œuvre est longtemps controversée.
Grand admirateur de Poussin et de Michel-Ange, il s’adonne d’abord au portrait et aux mythologies galantes, ce qui lui permet de survivre (c’est sa « manière fleurie »)
Il est très marqué par la Révolution de 1848 et fasciné par son aspect populaire mais, s’il peint la misère paysanne, Millet n’est pourtant pas un révolutionnaire ; il n’est pas mécontent de « troubler un peu les heureux dans leur repos », mais il n’est pas un militant. La réalité qu’il peint, il la constate, il la déplore, sans la combattre.
Il s’installe à Barbizon et devient le peintre du naturalisme paysan. Le choix de ses sujets ( Le Semeur, La Becquée, La Bergère, Les Glaneuses, L’Angélus) entraîne l’adhésion des critiques qui, comme Castagnary, le défenseur de Courbet, voient dans son œuvre une critique sociale.
Même si après 1860, Millet peint beaucoup de paysages à l’atelier, et réussit des chefs-d’oeuvre au pastel, il reste le « peintre des paysans« , et un des peintres les plus populaires du siècle.
1837 : arrivée à Paris grâce à une bourse de la ville de Cherbourg – entrée dans l’atelier de Delaroche à l’Ecole des Beaux-Arts
1846 : tableaux chez Durand-Ruel
1848 : Le Vanneur et La captivité des juifs à Babylone, au Salon
1849 : installation définitive à Barbizon
1857 : Des glaneuses, au Salon
1859 : L’Angélus (exposé en 1865)
1862 : L’Homme à la houe
1867 : rétrospective de son œuvre dans le cadre de l’Exposition universelle
1871 : refus d’entrer dans la Fédération des artistes de la Commune.
1873 : Le Printemps