Botanique
La myrrhe ou l’arbre à Balthazar, de la famille des Burseraceae, est un arbuste épineux et rabougri des régions semi-arides d’Afrique orientale. On le rencontre en Égypte, en Éthiopie, au Soudan, en Arabie et en Somalie.
De son tronc incisé coule une résine, la myrrhe, très appréciée en encens. Il possède des canaux sécréteurs de gomme juste sous l’écorce. Cette gomme est la myrrhe : c’est un liquide épais qui s’exsude naturellement des crevasses de l’arbre car l’écorce est mince. Les habitants de la Somalie font des incisions dans l’écorce pour activer la production de gomme : ce suc huileux se solidifie en larmes de couleur blanc-jaunâtre qui rougissent en séchant. L’odeur de cette gomme rappelle le citron et le romarin.
Apprenez à la reconnaître avec la flore
Usages
La résine au moyen âge est utilisée comme stimulant, antispasmodique et tonique. on l’utilisait sous forme de larmes que l’on broyait et, dans son pays, sous forme de feuilles.
Avant cela la myrrhe était le parfum le plus anciennement connu attaché à la royauté : les femmes des rois de Perse se parfumaient à la myrrhe et tous les vêtements royaux en étaient imprégnés.
Actuellement la myrrhe est employée en rince-bouche contre les inflammations des gencives et dans les dentifrices.
Elle est déconseillée aux enfants, aux femmes enceintes ; les personnes de plus de 65 ans devront d’abord essayer de petites doses.
Composition chimique et usages actuels
Les feuilles renferment :
– une faible quantité de lipides
– des acides organiques tels que l’acide ascorbique (vitamine C)
– des composés phénoliques parmi lesquels :
. des flavonoïdes de type flavonols (myricétine et son glycoside : la myricitrine)
. 14 % de tanins
– des résines
– 0,5 % d’huile essentielle contenant des terpénoïdes dont :
. des monoterpènes : acétate d’alpha-terpinyle, acétate de terpényle, acétate de linalyle, acétate de myrtényle, acétate de néryle, acétate de géranyle, acétate de bornyle, acétate de trans-carvyle, myrténate de méthyle, dl-camphène, 1,8-cinéole, géraniol, d-limonène, linalol, alpha et beta-pinène, terpinéol, dipentène, myrténol, nérol, terpinène-1-ol-4
. des sesquiterpènes : beta-caryophyllène, oxyde de caryophyllène, alpha-humulène, dihydroazulène
. des aldéhydes
. des lactones : myrtucommulones A et B
L’action phytothérapique du myrte est essentiellement due à la présence de l’huile essentielle et des tanins.
Le myrte possède des propriétés anti-asthéniques, antitussives et expectorantes. On lui reconnaît aussi des vertus cicatrisantes, hémostatiques et antibactériennes. Il est encore sédatif et stomachique.
Utilisation alimentaire
L’essence est employée dans l’industrie alimentaire pour aromatiser les viandes et les charcuteries.
Utilisation pharmaceutique
Les feuilles sont utilisées pour leurs propriétés astringentes, antiseptiques et stimulantes, tant en usage externe qu’interne (gencives, peaux et muqueuses irritées).
Connu dès l’Antiquité, le myrte est un remède populaire utilisé en infusé et parfois en teinture contre les diarrhées, les hémorroïdes, les hémorragies internes et les affections pulmonaires chroniques. Il est également conseillé lors d’infections génitales (leucorrhées).
L’huile essentielle de myrte est un excellent antiseptique. Par ailleurs, elle est aussi utilisée en frictions pour soulager les rhumatismes.
Utilisation cosmétique
L’huile essentielle possède des activités antiseptiques, détergentes et déodorantes. Elle est aussi régénérante et tonifiante.
La fraction hydrosoluble est réputée astringente.
Les extraits ainsi que l’huile essentielle entrent dans la composition de shampooings pour cheveux gras à tendance pelliculaire, d’huiles de massage corporelles tonifiantes, de crèmes destinées aux peaux grasses et acnéiques, mixtes et matures. Ils trouvent encore une utilisation dans des crèmes de massage et des produits déodorants pour les pieds.
Folklore
L’origine du mot myrrhe nous vient d’un mythe grec : Myrrha, refusa de vénérer Aphrodite, déesse de l’amour qu, pour se venger l’amena à commettre l’inceste avec son père. Horrifié, le roi de Chypre menaçait de tuer Myrrha , mais mais les dieux l’ont déjà transformée en arbre à myrrhe.
Dans les rites hébreux on exigeait dans la composition des huiles saintes l’emploi de la myrrhe la plus précieuse, qui d’après le Cantique des Cantiques devait s’écouler spontanément de l’arbre. Les juifs la préféraient à l’encens, et il semble en avoir été de même chez les premiers chrétiens.
Elle servît également dans les rites d’embaumement des Égyptiens.
A Memphis, on brûlait la myrrhe à midi en l’honneur d’Amon-Râ.
L’École de Salernes enseigne :
« Au poumon épuisé cette gomme est propice,
A la tête souffrante, aux vaisseaux de matrice
Elle apporte secours, elle détruit les vers,
De fistule secrète amende le travers. »
Les fumigations de myrrhe auraient la réputation d’amplifier les
vibrations mentales et serait excellentes pour faciliter la méditation ;
elles renforçaient le pouvoir des talismans.
La myrrhe la moins pure était placée dans les sachets de guérison. Ceci afin que dans le sachet se livre la même bataille que dans le corps du malade : les impuretés de la myrrhe attireraient les éléments malades du corps, tandis que les particules purificatrices de la résine viendraient renforcer l’action des éléments sains du corps du patient pour expulser le mal.
Recettes
Rince-boucheIngrédients
1 cuillerée à café de feuilles sèches de myrrhe
1 cuillerée à café d’acide borique
pour 1/2 litre d’eau bouillante
Infuser longuement (30 minutes). Passez. Consommez frais.