Originaire d’Europe, l’oenanthe ou phellandre, Oenanthe crocata, de la famille des Apiaceae, est une plante des terrains humides, marécageux, surtout dans les endroits ombragés. Sa répartition s’étend depuis l’Europe centrale jusqu’à la Sibérie. On la trouve partout en France sauf dans le midi.
Toute la plante, et en particulier les fruits, exhalent une odeur vireuse et possèdent une saveur âcre et désagréable qu’il vaut mieux ne pas goûter car la plante est toxique.C’est une plante vivace dont la souche très renflée est entourée d’un chevelu de longues racines blanches. Sa tige peut mesurer jusqu’à 1 mètre 50, elle est creuse et rameuse, ses feuilles sont découpées en lobes très petits, oblongs. L’inflorescence est opposée aux feuilles, elle est constituée de fleurs blanches en ombelles, toutes égales. La floraison a lieu de juin à septembre. Les fruits sont des diakènes ovoïdes, sans poils et luisants, ils sont striés avec une large couronne terminale portant les cinq dents du calice.
Apprenez à le reconnaître avec la flore.
Usages
Doit-on la déclarer suspecte ? La plante est classée dans les plantes dangereuses, bien que Linné la juge inoffensive à l’état sec. Mais il faut noter que verte, et mêlée au fourrage, elle détermine, chez les chevaux, une paraplégie qui suppose une action directe sur les centres nerveux.
On ne commença à employer le phellandre en thérapeutique qu’au XVIIIe siècle. On en utilisait les semences récentes. Ernstig (1739) le préconisait contre la fièvre et la tuberculose et au XIXe siècle, la plante jouit d’une réputation d’antiphtisique.
Au début du siècle, les fruits secs sont largement utilisés comme calmant dans la §bronchite§ §catarrhale§, la coqueluche, contre la toux des tuberculeux, et comme sédatif de l’asthme. Leur emploi permettait de supprimer la diarrhée et procurait sommeil et appétit aux tuberculeux pulmonaires.
Tous ces usages sont aujourd’hui délaissés.
En médecine vétérinaire, le phellandre s’emploie contre l’influenza et la gourme des chevaux, il est vulnéraire.
Folklore
Phellandrion était l’ancien nom grec d’une plante des marécages, aujourd’hui indéterminable. On l’explique en disant que, lorsque la plante est morte, il surnage des fragments de la tige renflée qui ressemblent à des petits bonshommes de liège : de « phellos », liège, et « andrion », petit bonhomme, poupée.
Recettes
Phellandre Vulnéraire
En usage externe on appliquait la plante fraîche elle-même, contuse ou sa décoction, sur les ulcères enflammés et sur les plaies persistantes des jambes des vieux asthmatiques.