Mort de Balzac
« La mort de Balzac est une véritable catastrophe intellectuelle. » écrit Barbey d’Aurevilly
De qui dirions-nous aujourd’hui que sa mort est une catastrophe intellectuelle?
Honoré de Balzac était catholique, apostolique et romain et c’était un royaliste. En 1849, il a échoué par deux fois à l’élection à l’Académie française. Il n’a obtenu que deux voix : celle de Lamartine et celle de Victor Hugo.
Le 21 août 1850, au Père Lachaise, c’est le même Hugo qui prononce l’éloge funèbre :
« Dans les temps où nous sommes, toutes les fictions sont évanouies. Les regards se fixent désormais non sur les têtes qui règnent, mais sur les têtes qui pensent… Aujourd’hui, le deuil populaire, c’est la mort de l’homme de talent ; le deuil national, c’est la mort de l’homme de génie… A son insu, qu’il le veuille ou non, l’auteur de cette œuvre immense et étrange est de la forte race des écrivains révolutionnaires. Balzac va droit au but. »
Ce discours de Victor-Hugo a un accent tragiquement contemporain, car où sont passées les têtes qui pensent?
La Comédie humaine d’Honoré de Balzac a été éditée par l’éditeur Hetzel entre 1842 et 1848.
Rodin a rendu hommage à Balzac avec sa fameuse statue qui fit tant de bruit.
Hetzel Jules, éditeur français
1814 (Chartres) – 1886 (Monte-Carlo)
Hetzel est un passionné de littérature pour la jeunesse et du beau livre illustré. Ni les difficultés matérielles, ni l’exil jusqu’à l’amnistie de 1859 ne désarment cet idéaliste qui veut faire les livres de ses rêves.
En 1860, il retrouve son ami de collège Jean Macé (futur fondateur de la Ligue de l’enseignement), publie son Histoire d’une bouchée de pain et devant le succès, s’enhardit à préparer l’édition du périodique de qualité pour la jeunesse auquel il songe.
Son principe : ne publier que les ouvrages des écrivains qu’il aime.
Un jour d’automne, en 1862, un débutant, nommé Jules Verne lui apporte un récit inspiré des expériences de Nadar dans le domaine de l’aérostation Cinq semaines en ballon.
« Refaites vite votre roman et rapportez-le moi, je le publierai sans retard ». 802 lettres de Jules Verne et des milliers d’autres témoignent de l’amitié et de la confiance qui sont nées ce jour-là.
Hetzel dont le flair est célèbre dans tout ce qui touche la littérature s’assure les droits exclusifs sur les œuvres de ce jeune auteur qui devient la vedette de sa maison pendant plus de 40 ans, pour 3 000 francs par volume.
1840-42 : Scènes de la vie publique et privée des animaux
1842-48 : La Comédie humaine de Balzac
1843 : Le nouveau magasin des enfants
1843 : Le voyage où il vous plaira
1844 : Le Diable à Paris
1853 : Les Châtiments de Victor Hugo
1860 : L’Histoire d’une bouchée de pains
1862 : Cinq semaines en ballon de Jules Verne
1864 : Magasin d’éducation de récréation