
Barricade à Paris en 1848En cette période de gilets jaunes qui ne veulent ni porte-parole, ni représentants, un petit retour sur l’histoire est intéressant.
Démocratie, un grand mot, des visions bien diverses
La démocratie, ou régime dans lequel les décisions sont prises par le peuple, voit le jour dans la cité d’Athènes, elle nait de l’engagement de citoyens en politique pour assurer l’unité de la cité, mais attention, uniquement des citoyens libres, les esclaves étant exclus, or il y avait environ vingt fois plus d’esclaves que de citoyens libres.
A l’époque, l’esclavage était considéré, non seulement comme indispensable, mais comme naturel, même les premiers Chrétiens ne le remettront pas en cause!
En cette période de gilets jaunes qui ne veulent ni porte-parole, ni représentants, un petit retour sur l’histoire est intéressant.
De quelles visions de la démocratie êtes-vous le ou la plus proche?
– celle du très catholique Marc Sangnier
« Jésus seul a fondé, lui seul maintient le principe démocratique. » Sangnier voit dans la démocratie le système politique qui suppose, pour être efficace, la pleine responsabilité des citoyens et la pratique de vertus qui sont chrétiennes. Il se consacre à cet apostolat social : rapprocher le favorisé et le démuni par l’entraide et le développement de l’éducation.
– celle de l’écrivain Eugène Le Roy
Défenseur de la cause paysanne, dénonçant les grands propriétaires, la modernisation, il prônait la démocratie des petits propriétaires.
– celle du britannique William Ewart Gladstone
Il impose le concours pour accéder à la fonction publique et en 1872, il fait adopter le vote secret avec isoloir, une mesure symbolique d’une vaste portée. Après 1880, il étend à tous les citoyens, chefs de famille, le droit de vote que la loi de 1867 réservait à ceux qui habitaient en ville.
– celle de l’historien Charles Alexis Clérel de Tocqueville
« Messieurs, nous nous endormons sur un volcan ! »
– celle de Victor Hugo
« sous la pression de la multitude, dans l’éblouissement et la terreur de leur triomphe qui les débordait, ils décrètent la République, sans savoir qu’ils faisaient une si grande chose »
– Celle de Pierre de Fredi baron de Coubertin
Jeune bourgeois conquérant et républicain, il rêve de forger le caractère des futurs chefs de la démocratie libérale
– Celle de l’écrivain allemand Thomas Mann
Ardent propagandiste de la démocratie au cours de la Seconde Guerre mondiale,il essaie de concilier humanisme et sentiment de la décadence.
– Celle de Rosa Luxemburg, socialiste révolutionnaire allemande
Redécouverte par le mouvement gauchiste des années 1968 qui, non sans schématiser, reconnaît volontiers en elle un précurseur en raison de ses critiques à l’égard du parti centralisé et sa confiance dans la spontanéité révolutionnaire des masses.
– Celle de Siegfried Giedion
En démocratie, il ne peut pas y avoir de classe privée de ses droits civiques, ni de sexe privilégié.
– Celle des libres Penseurs (Anatole France par ex)
Repousser les dogmes, affirmer sa foi en la République, et placer au-dessus de tout la démocratie et le progrès la science.
– Celle d’Ernest Renan qui constate d’échec de la démocratie pure et du suffrage universel.
– Celle des anarchistes
– Celle de Lassalle
– Celle des communards
Le rêve pour tous
En cette période de fronde, j’aimerai vous faire part de mon expérience Viennoise pour le nouvel an 2019.
Sans citoyenneté et sans liberté, la démocratie est un leurre.
Ne nous manque-t-il pas un peu de rêve, un peu plus de liberté et beaucoup plus de citoyenneté?
Les Autrichiens retransmettent en direct sur très grand écran, sur la place de l’hôtel de ville ou sur la façade de l’Opéra, le concert du nouvel an par exemple ou les opéras, spectacles qui se déroulent dans les palais dorés, dont les places sont hors de prix et très vite épuisées. La municipalité sort même des chaises sur le trottoir.
Le peuple peut donc voir le même spectacle que les riches tout en buvant du Glühwein et en mangeant des saucisses et en valsant sur la place.
J’avais poussé la curiosité à me rendre devant l’Opéra pour voir entrer tous les riches messieurs et dames habillés en tenue de soirée, puis j’avais couru sur la place de l’hôtel de ville pour voir la même chose qu’eux!
Une façon d’augmenter le pouvoir d’achat, car le pouvoir d’achat, c’est aussi le manque à dépenser, mais surtout de faire ressentir que personne n’est exclu.
J’avais acheté sur internet une carte de circulation pour les transports en commun: dans le métro de Vienne, dans les tramways, aucun portique, aucuns guichets, on circule totalement librement.
Le taux de fraude est de 1,8%.
Vous imaginez ça en France!!!!