Séjour dans la province de Guizhou dans le sud-ouest de la Chine.
Bien loin du capitalisme, mais bien près de l’argent. Gagner de l’argent est le maître mot.
En Chine, tout est mis en oeuvre pour le développement: trouver toutes les solutions pour gagner de l’argent et pouvoir redistribuer la richesse aux habitants. « Pas de bras, pas de chocolat! », si vous ne vous développez pas, vous resterez pauvres et votre évolution sera bloquée.
Chaque province possède un gouverneur (xunfu). C’est à lui que le pouvoir central demande de trouver des solutions pour développer sa province. Le Guizhou était une des provinces les plus pauvres, mais avait deux atouts, de merveilleux paysages et une population constituée principalement de minorités restées très isolées, ayant conservé leurs traditions.
Les habitants du Guizhou ont longtemps pensé qu’ils étaient les seuls habitants de la planète. Le gouverneur a eu l’idée de développer le tourisme de masse chinois dans cette région. Bonne idée dit le gouvernement central, on va vous aider pour les infrastructures.
La force de frappe du BTP entre en jeu! Et ils ne mettent pas 6 ans pour construire ponts, tunnels, immeubles, centrales nucléaires et universités pour faire de Guiyang une Silicon Valley!
En même temps, ce développement et le tourisme de masse chinois permet aux minorités de côtoyer les Chinois « développés » et de désenclaver leur mental.
Les Chinois ont raison de se moquer des gilets jaunes: on ne peut pas redistribuer l’argent qu’on n’a pas!
Et les droits de l’homme dans tout cela? Imaginez Macron devant gérer plus d’un milliard de Français sans toucher aux libertés individuelles!
Il y a quelques années, j’ai travaillé au Musée d’Orsay avec l’historienne du parti communisme Madeleine Rebérioux. On lui avait demandé d’aller faire une conférence sur les droits d’homme en Chine et elle a refusé. Elle m’a expliqué qu’en tant qu’historienne, elle ne se voyait pas faire une telle conférence dans un pays dont l’unité serait compromise s’il respectait les droits de l’homme.
Les Chinois aiment leur pays et pour sa grandeur, ils sont prêts à se plier à la surveillance de type blockchain qui existe depuis toujours en Chine (il suffit de lire des livres chinois anciens) et fait partie de leur culture.
Les problème actuel des Chinois de Hong-Kong est que depuis 1842, ils ont été territoire britannique et n’ont donc pas cette culture-là.
Sans commentaire!
Et non, tout n’est pas à vendre! Je cherchais depuis le début du séjour un pic à cheveux en argent ( la production de bijoux en argent étant spécifique du Guizhou). Certes on en trouve dans les magasins pour touristes, mais c’est du toc ou c’est vraiment trop kitsch. Je vois dans ce village Dong cette très belle femme avec un pic à cheveux superbe. Je lui fais demander où je peux en trouver un semblable.
Elle répond qu’on n’en trouve plus et que c’est un bijou de famille ancien.
J’hésite beaucoup à lui faire l’affront de lui demander si elle me le vendrait, puis je me dis que c’est un test pour savoir si tout est vraiment à vendre dans ce pays. Elle me répond « non ». Ça m’a fait un immense plaisir. Je me suis excusée.
Non, tout n’est pas à vendre en Chine!
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